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HISTOIRE NATURELLE

DES

CRUSTACÉS.

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TARIS. IMPRIMERIE ET FONDERIE DE FA1N, Rue Racine, n. 4> P^lCe de l'Odéon.

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HISTOIRE NATURELLE

DES

CRUSTACÉS

COMPRENANT

L'ANATOMIE, LA PHYSIOLOGIE ET LA. CLASSIFICATION

DE CES ANIMAUX;

Par M. MILNE EDWARDS,

docteur es sciences et en medecine, membre de la legion d honneur,

professeur d'histoire naturelle au college royal de henri iv

et a l'École centrale des arts et manufactures.

TOME DEUXIÈME.

OUVRAGE ACCOMPAGNÉ DE PLANCHES.

PARIS.

LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE 2>E RORET, RUE HAUTEFEUILLE , No \Q BIS.

HISTOIRE NATURELLE

DES

CRUSTACÉS.

SUITE DE LA

DEUXIÈME PARTIE.

CHAPITRE IV.

FAMILLE DES C ATOME TOPE S

Dans cette troisième famille de la section des Dé- capodes Brachy ures , qui correspond à peu près à la division des Quadrilatères de M. Latreille, la disposition du système nerveux est la même que dans la famille des Cyclomètopes. Le tube digestif ne nous a offert rien de particulier; mais le foie, au lieu de s'étendre dans toute la largeur de la carapace et de recouvrir en grande partie les branchies ainsi que cela se voit dans les deux familles précé- dentes , n'occupe en général que la portion médiane du corps et ne s'étend que peu ou point au-dessus des cavités branchiales. Jusqu'ici nous avons toujours vu ces cavités remplies presque entièrement par les branchies , dont le nombre a toujours été de neuf de

CRUSTACES, TOMn IT.

2 HISTOIRE NATURELLE

chaque côte du corps , et dont sept étaient constam- ment couchées sur la voûte des flancs ; mais dans les Catomètopes il en est presque toujours autrement. Dans la plupart des cas il existe une grande distance entre la voûte de la cavité respiratoire et la face su- périeure des branchies; la membrane qui tapisse cette voûte , au lieu d'être recouverte d'une couche épider- mique lisse et épaisse , se présente souvent à nu ou couverte de végétations spongiformes ; d'autres fois elle se reploie eh dessous de manière à former une es- pèce de sac ou d'auge, servant à retenir de l'eau né- cessaire pour empêcher le dessèchement de l'appareil respiratoire lorsque l'animal reste long- temps à Fair; enfin , le nombre des branchies est quelquefois le même que chez les Oxyrhinques et les Cyclomèto- pes, mais souvent on n'en compte que cinq ou six sur la voûte des flancs, celles qui s'insèrent d'ordi- naire au-dessus des pâtes de la quatrième paire n'existant pas. Quant aux ouvertures par lesquelles l'eau pénètre dans la cavité respiratoire et en est ex- pulsée , leur disposition est exactement la même que les deux familles précédentes. Nous n'avons remar- qué rien de particulier dans la structure de X appareil génital des femelles ; mais les organes mâles présen- tent, chez ces Crustacés, une modification très- remarquable, et dont les auteurs systématiques n'ont pas fait mention. Les deux ouvertures extérieures de cet appareil , au lieu d'être percées dans l'article basi- laire des pâtes postérieures , comme chez tous les au- tres Brachyures , occupent presque toujours le plas- tron sternal (i) ; tantôt elles sont situées à une distance

(l) PI. 18, fig. 6, a, b.

DES CRUSTACÉS. 3

considérable du bord latéral de ce plastron , et d'autres fois elles sont formées par une échancrure profonde de ce bord lui-ruême; enfin, lorsqu'elles occupent l'article basilaire des pâtes postérieures, elles sont presque toujours appliquées contre l'extrémité d'un canal transversal qui est formé par un repli de la por- tion voisine du plastron sternal , et qui sert dégaine à la verge jusqu'au point elle rencontre l'abdomen et se cache au-dessous de lui. Ces anomalies dans la disposition de l'organe copulateur constituent un des principaux traits caractéristiques de la famille des Catomètopes.

La structure du squelette tégumentaire de ces Crustacés et leur forme générale sont également caractéristiques (i). Quelquefois leur corps est forte- ment déprimé ; mais en générai il est rema; quable par son épaisseur : la carapace est presque toujours plus .arge que longue , et assez régulièrement rhomboïdale ouovaîaire; quelquefois elle est presque circulaire , mais elle n'affecte jamais la forme triangulaire qu'on lui voit chez les Oxyrhinques, et elle n'est jamais arquée en avant et fortement rétrécie dans sa moitié postérieure comme chez les Cyclomètopes. La région stomacale est grande et ordinairement divisée posté- rieurement par un prolongement médian de la ré- gion génitale comme chez les Cyclomètopes ; les régions hépatiques , lorsqu'elles sont distinctes, sont extrêmement petites ; et les régions branchiales occu- pent presque toute la longueur du bord latéral de la carapace. Le Jront ne s'avance jamais en forme de

(i) PI. i^bis, fig. 8, 9 et ii; PI. i8, fig. i, io, 14, et PI. 19,

U

/j HISTOIRE NATURELLE

rostre; il est en général fortement recourbé en bas, et souvent tout- à-fait vertical; caractère dont nous avons tiré le nom de cette famille. A un très-petit nombre d'exceptions près, le bord fronto-orbitaire occupe presque toute la largeur de la carapace , les bords latéraux sont droits ou plus ou moins courbes , mais ne sont jamais divisés en deux portions dis- tinctes, et formant entre elles un angle , comme chez la plupart des Cyclomètopes; enfin, le bord pos- térieur de la carapace est en général très-long.

Yjçsyeux sont ordinairement portés sur des pédon- cules assez longs et fort grêles (i) ; les orbites sont pres- que toujours dirigés directement en avant et en haut, et l'angle interne de ces cavités présente, en général, un hiatus qui loge une portion de la base de l'antenne externe. La disposition des antennes internes varie ; tantôt elles sont verticales ou longitudinales , tantôt transversales ; enfin les fossettes qui les logent commu- niquent quelquefois librement avec l'orbite , et ne peu- vent en être distinguées (2) ; d'autres fois elles en sont séparées, mais alors elles sont presque toujours extrê- mement étroites d'avant en arrière (3) , et , au lieu d'être séparées entre elles par une lame longitudinale , c'est ordinairement le front lui-même qui se réunit directement à Fépistome dans une étendue assez con- sidérable. Les antennes externes sont extrêmement courtes ; leur article basilaire est souvent beaucoup plus large que long, et leur tige mobile , qui est quel- quefois rudimentaire, naît en général dans l'hiatus de

(1) PI. 18, fig. 10 et 11, et PL 19, fig. i3et 14.

(2Ï PI. 18, fig. Il; PI. 19, fig. 14.

(3) PI. 18, fig. 2 et i5, et PI. 19, fig. 2, 5, jo.

DES CRUSTACÉS. 5

l'angle orbi taire interne. Uépistome est ordinairement presque linéaire, et son bord antérieur ne dépasse que peu ou point les tubercules auditifs ; disposition qui suffirait à elle seule pour faire distinguer les Ca- tomètopes'des Oxyrhinques, mais qui se remarque aussi chez les Cyclomètopes ; enfin, ce même bord antérieur de Tépistome, au lieu d'être situé à une dis- tance assez grande en arrière du bord orbi taire infé- rieur, ainsi que cela se voit chez ces derniers Crusta- cés , est presque toujours placé sur la même ligne, et se continue presque avec lui (i). Le cadre buccal est presque toujours à peu près quadrilatère , et ne s'avance jamais j usqu'au niveau de l'insertion des yeux ; il est sou- vent un peu rétréci en avant, et son bord antérieur est quelquefois un peu arqué, mais il ne se termine ja- mais en pointe, comme nous le verrons dans la famille suivante. La forme des pates-mdchoires externes est quelquefois la même que dans les Crabes (2) ; mais en général ces organes présentent une modification qui ne se rencontre pas dans la famille précédente : l'es- pèce de tige terminale formée parles derniers articles, au lieu de s'insérer à l'angle interne du troisième arti- cle de ces membres, naît du milieu du bord antérieur de ce même article (3) ou de son angle externe (4) , et quelquefois cette tigelle ne se compose que de deux pièces au lieu de trois, et se cache complètement sous la portion lamelleuse delà mâchoire(5).Enfini'appendice externe de ces pates-mâchoires est en général styli-

(1) Voyez les figures 2, 5,8, 10, 11, 14, PI. 19, etc.

(2) Dans le genre Thelpheuse , par exemple, PI. 18, fig. 18.

(3) PL 18, fig. 16.

(4) PL 18, fig. 7, 11, etc.

(5) PI. 18, fig. 3.

6 HISTOIRE NATURELLE

forme, et De porte pas toujours à son extrémité la pe- tite ti^elle articulée qu'on y remarque chez la plupart des Brachyures. Les autres appendices delà bouche ne présentent aucune particularité bien importante à noter.

Le plastron sternal (i) est presque toujours plus large que long, et notablement rétréci dans sa moitié antérieure. Le segment qui porte les pâtes de la première paire est en général peu développé , celui qui donne attache aux pâtes postérieures est presque tou- jours très-large, et la suture qui la sépare du pénul- tième anneau est transversale et à peu près parallèle à touleslesautr.es sutures analogues. Enfin , la voûte des flancs est ordinairement presque horizontale.

ï^espates antérieures varientbeaucoup ; souvent elles sont médiocres ou même petites et notablement plus courtes q le celles de la seconde paire. En général, ces dernières sont àleur tour moins longues queles pâtes de la troisième paire, et quelquefois ce sont celles de la qua- trième paire qui sont les plus longues de toutes; dans la plupart des cas, celle-ci, ou les précédentes, ont environ deux fois la longueur de la portion post-frontale de la carapace. Enfin, chez un assez grand nombre de ces Crustacés, YabdoniendumêAe estbeaucoup moinslarge à sa base (j ue la partie correspondante du thorax, de fa- çon qu'il ne recouvre pas la totalité du dernier segment sternal et ne s'étend pas jusqu'à l'origine des pâtes pos- térieures; presque toujours on y compte, chez les mâles, de même que chez les femelles, sept articles distincts.

Cette famille est aussi remarquai de par les mœurs de plusieurs des animaux dont elle se compose que

CD Pi 18, fig. 6.

TABLEAU SYNOPTIQUE DE LA DIVISION DE LA FAMILLE DES CATOMÉTOPES EN SIX TRIBUS.

Famille

DES

ATOMÉTOPES.

Verges naissant île l'article basilaire des pâtes postérieures et ne se cachant pas dans un canal transversal du sternum pour gagner

abdomen qui les recouvre à leur naissance. Carapace plus on moins ovalaire; pédoncules oculaires courts, n'atteignant pas irès l'extrémité latérale de la carapace; quatrième article des pates-mâchoires externes ne s'insérant jamais à l'angle externe du

à beaucoup |

près

et ne se cachant pas sous sa face interne.

Tribu des

précédent, / ^

r 11 PICLPIIEOSIEIVS.

Verges naissant directe- ment du plastron sternal , ou bien traversant 1 article basilaire des pâtes posté rieures , et se cachant de suite dans un canal trans versai du sternum pour ga gner le dessous de l'abdo men.

^-.entlée sur les côtés. Secoup s pâtes postérieures. Front assez large. tes-m;ichoires externes inséré à l'angle

Carapace ovalaire , notablement plus large que longue , très-arrondie et très (article de l'abdomen du màlc atteignant presque toujours la base de Pédoncules oculaires en général assez longs. Quatrième article des pa «xterne du précédent ou caché sous sa face interne.

Carapace circulaire, au moins aussi longue que large. Second article de l'abdomen du mâle beaucoup i I plus è croit que la partie correspondante du plastron sternal Front presque toujours très-étroit. Pédoncules | lova aires très-courts. Quatrième article des pates-mâchoires externes s'insérant au sommet ou à l'angle externe j |du troisième article.

I Front extrêmement étroit ; antennes internes ver- I ticales et logées en grande partie dans l'angle interne I I des orbites. Quatrième article des pates-mâchoires Second article de l'abdo- l inséré à l'angle externe de 1 article précédent, men du mâle plus étroit I

que la portion correspon-/ Front très-large, occupant presque toujours lei dante du plastron sternal. \ tiers de la longueur du bord fronto-orbitaire. Anten- Carapace quadrilatère ou I Pédoncules oculaires près- j nés externes horizontales et logées sous le front, rhomboidale; ses bords an- / qUe toujours très-longs. f Quatrième article des pates-mdchoires externes s'in- sérant en général dans une échancrure de l'angle' (antérieur et interne du troisième article.

térieurs et latéraux à peu près droits ou faiblement courbés.

Tribu des

GÉciRCINIENS.

Tribu des

PlNNOTHÉRlENS

Tribu des

OcYPODIENS.

Trieu des

GoNOPLAClENS

Second article de l'abdomen du mâle presque toujours aussi large que la partie correspondante du thorax et s'étendant jusquà la base des pâtes postérieu- res. Front très-large , occupant environ la moitié du bord antérieur de la cara- pace. Pédoncules oculaires très-courts. Quatrième article des pates-mâchoires] externes s'insérant au milieu du bord antérieur ou à l'angle externe du troisième! article, mais jamais à son angle interne.

Tribu des

GaArsoÏDiEivs.

CRUSTACES, TOME II, liage 7.

DES CRUSTACÉS. 7

par leur organisation. Un certain nombre de Catomè- topes sont complètement terrestres; d'autres vivent habituellement sur la plage et s'y creusent des ter- riers ; la plupart sont d'une agilité extrême, et il en est qui établissent leur demeure dans l'intérieur de la coquille de divers mollusques bivalves , comme nous aurons, du reste, l'occasion de le voir plus en détail

par la suite.

Le groupe des Catomètopes renferme plusieurs types d'organisation assez distincts pour motiver sa division en six tribus naturels qu'on peut caractériser analytiquement delà manière indiquée dans le tableau ci-joint. Les Thelphusiens et les Gonoplaciens éta- blissent le passage entre cetle famille et la précé- dente, et semblent appartenir à deux séries parallèles formées l'une par les Thelplmsiens, les Gécarciniens, les Ocypodiens et les Pinnothériens ; l'autre par les Gonoplaciens et les Grapsoïdiens : les premiers sont pour la plupart plus ou moins terrestres ; les seconds , au contraire, ne sortent que rarement delà mer.

TRIBU DES THELPHEUSIENS.

Les Thelpheusiens ont beaucoup d'analogie avec les Cancériens, et ils établissent évidemment un passage entre ces Crustacés et les Gécarciniens; en elïet, la forme générale de plusieurs d'entre eux diffère peu de celle des Eriphies, et la dis- position des organes de la vénération est la même que dans les deux familles précédentes ; mais la struc- ture de leur appareil respiratoire, et d'autres carac- tères que le zoologiste ne peut négliger, les éloignent de ces groupes naturels , et ne permettent pas de

8 HISTOIRE NATURELLE

les séparer des Catomètopes. Ainsi , chacune des cavités branchiales occupe environ le tiers de la carapace et s'élève en voûte à une distance très-con- sidérable des branchies. Quelquefois la membrane qui la tapisse est couverte de végétations spongieuses. Les branchies sont, il est vrai, au nombre de neuf de chaque côté, savoir : deux réduites à l'état de ves- tiges et fixées aux pates-mâchoires , et sept couchées sur la voûte des flancs comme chez les Cyclomètopes ; mais leur texture est plus molle, et elles se dirigent en arrière de manière à recouvrir la presque totalité de la voûte des flancs, disposition qui ne se rencontre que dans la famille des Catomètopes.

La carapace des Thelpheusiens (PI. i4 bis, fig. 9, et PL 18, fig. 14 ) est peu ou point bombée, et no- tablement plus large que longue ; son bord anté- rieur est droit et occupe environ les deux tiers de son diamètre transversal ; enfin ses bords latéraux décrivent toujours une courbure régulière et assez forte. Le front est notablement plus large que la por- tion antérieure du cadre buccal et plus ou moins recourbé en bas. Les jeux ont un pédoncule gros et court, dont la longueur n'est jamais plus du dou- ble du diamètre, et dont la face inférieure est oc- cupée par la cornée dans environ la moitié de sa longueur. Les orbites sont ovalaires et présentent toujours à leur angle interne un hiatus étroit, rem- pli par l'antenne externe (PI. 18, fig. i5 ). Les antennes internes sont horizontales , et en géné- ral presque entièrement cachées par le front qui ne laisse entre son bord inférieur et l'épistome qu'un es- pace linéaire. L'article basilaire des antennes externes pénètre dans l'hiatus qui occupe l'angle interne de

DES CRUSTACES. '■ Q

l'orbite , et sépare cette cavité des fossettes antennai- res ; du reste, il est peu développé, et la tige mobile qui en naît dans le même hiatus est très-petite. L'e- pistome ( fig. i5) est presque linéaire et placé sur le même niveau que le bord inférieur de l'orbite. Le cadre buccal est presque aussi large en avant qu'en arrière , et le quatrième article des pates-mâchoires externes s'insère tantôt à l'angle interne (fig. 18), tantôt au milieu du bord antérieur de l'article précé- dent (fig. 16) , et d'autrefois à son angle externe. Les pâtes antérieures sont beaucoup plus fortes et presque toujours plus longues que les suivantes; elles ne sont que peu ou point comprimées. Les pâtes de la troisième paire sont les plus longues de toutes , mais elles n'ont pas deux fois la longueur de la portion post-frontale de la carapace , et elles se terminent comme tes autres par un tarse styliforme. Le second article de Y abdomen du mâle recouvre la portion correspondante du plastron sternaldans toute sa largeur, et s'étend jusque sur l'ar- ticle basilaire des pâtes postérieures. Enfin, les ap- pendices abdominaux de la seconde paire chez le mâle sont filiformes vers le bout, et au moins aussi longs que ceux de la première paire.

Les Thelpheusiens présentent des particularités de mœurs très-remarquables. Tous ceux dont les habi- tudes sont connues vivent dans l'intérieur des terres , près du bord des fleuves ou dans les forêts humides. Ils ont beaucoup d'analogie avec les Gécarciniens. On en connaît trois genres faciles à distinguer aux ca- ractères suivans :

10 HISTOIRE NATURELLE

§. Troisième article des pates-mâchoires externes à peu près carré , et donnant insertion à l'article suivant par une échancrure de son angle interne.

G. Thelphuse.

§§. Troisième article des pates-mâchoires externes à peu près carré , et donnant insertion à l'article suivant vers le milieu de son bord antérieur.

G. Boscia.

§§§. Troisième article des pâtes mâchoires externes ayant à peu près la forme d'un triangle renversé , et donnant insertion à l'article suivant par son angle externe.

G. Trichodactyle.

Genre THELPHEUSE. Thelpheusa (i).

Le Crustacé qui constitue le type de ce genre est l'un des animaux de cette classe le plus anciennement connus, car il en est question dans les écrits d'Hippocrate. On le voit re- présenté sur beaucoup de médailles antiques , et c'est pro- bablement le Crabe héracléotique mentionné par Aristote.

11 est en effet commun en Grèce , et ses mœurs le rendent remarquable; car, au lieu d'habiter le littoral comme la plupart des Crustacés, il se tient dans l'intérieur des terres, sur !e bord des rivières.

C'est Latreille qui a séparé génériquement ces singuliers Crustacés; il les a d'abord désignés sous le nom de Potamo-

(i) Cancer, Belon , Rondelet, Olivier, Herbst , etc.; Potamo- phile , Latreille , Rè^ne animal , i»e. éd. , t. III , p. 18. Potanwn, Savigny, Egypte , Mém. sur les animaux sans vertèbres. Thel- phusa , Latreille , Nouv. Dict. d'hist. nat. , ie- éd. Encyc. méth. , etc. Desmarest, Consid. sur les Crustacés , p. 127.

DES CRUSTACES. Il

phile , qui, ayant déjà été donné à un genre d'insectes, n'a pas été conservé, et a été remplacé par celui de Thelphuse.

La carapace des Thelpheiises est beaucoup plus large que longue, notablement rétrécie en arrière, et très-légèrement bombée en dessus. En général les régions son ta peine séparées; mais la région stomacale, lorsqu'elle est distincte , est extrê- mement large eu avant (PI. 14 bis, fig. 9). Le bord fronto-orbitaire ou antérieur de la carapace occupe environ les deux tiers de son diamètre transversal, et ses bords laté- raux sont très-arqués dans leurs deux tiers antérieurs ; enfin son bord postérieur est égal en largeur à la moitié ou aux deux cinquièmes de son diamètre transversal. Le front est très-peu incliné , presque droit et plus large que le cadre buccal. Les orbites sont ovalaires ; elles ne présentent point de fissures en dessus , et sont munies d'une grosse dent verticale qui s'élève de leur paroi inférieure près du can- thus interne de l'oeil. Les fossettes antennaires sont très- étroites. L'article basilaire des antennes externes varie dans sa forme, mais ne dépasse que peu ou point la dent de la paroi orbitaire inférieure contre laquelle il est appliqué. Les pates- mâchoires externes sont allongées, et leur troisième arti- cle , à peu près quadrilatère , porte l'article suivant à son angle interne qui est tronqué ( PL 18, fig. 18 ). Le plastron sternal est presque aussi long que Iarg~, et se rapproche par sa forme de celui des Cancériens. Les pâtes antérieures sont toujours beaucoup plus longues que celles de la seconde paire, et de grandeur un peu inégale entre elles; les mains sont un peu courbées en dedans , et la pince qui les termine est pointue, très- allongée et finement dentelée. Les pâtes suivantes sont toutes un peu cannelées en dessus, et leur tarse est quadrilatère et armé d'épines cornées très-fortes ; celles de la deuxième paire sont notablement plus courtes que celles de la troisième paire , et la longueur de ces dernières n'égale pas tout-à-fait deux fois celle de la carapace. Enfin, X abdo- men se compose, dans l'un et l'autre sexe, de sept ar- ticles.

12 HISTOIRE NATURELLE

i. Thelpheuse fluviatile. T . fluviatilis (i).

Bords latéraux de la carapace armés d'une forte dent située prés de V angle orbitaire externe, et suivie dune série de petites dentelures ; quelques rugosités près du front et sur les côtés de la carapace. Mains couvertes de granulations éleve'es ; carpe également granuleux et armé en dedans de plu- sieurs épines. Longueur, i \ pouces. Couleur, jaunâtre.

Habite le midi de l'Italie , la Grèce , l'Egypte et la Syrie, et se tient d'ordinaire caché sous les pierres , sur le bord des ruisseaux et des lacs. ( C. M. )

2. Thelpheuse du Nil. T. nilotica.

Bords latéraux de la carapace armés d'une dent post- orbitaire comme dans V espèce précédente , et d'une série d'épines tres-aiguës. La partie antérieure de la face supé- rieure de la carapace présentant une petite crête transversale qui s'étend d'une manière continue et en ligne droite dans toute sa largeur,. Front lisse. Mains et carpe lisses. Point d'épines sur le bord inférieur du pénultième article des pâtes postérieu- res. Longueur, environ i pouce.

Habite le Nil. (CM.)

(i) Cancer fluviatilis , Belon , de Aquatilibus, lib. II, p. 372.

Rondelet, Hist. des Poissons , 2e. partie , p. i53. Crabe de rivière , Olivier , Voyage dans l'empire ottoman, PI. 3o, fig. 2.

Crabe fluviatile , Bosc , t. I , p. 177. Ocypode fluviatilis, Latr. Hist. des Crust. et Ins. t. VI , p. 3g. Potamophile fluvia- tile , Latr. Règne an. ire éd. t. III, p. 18. Savigny , Egypte, Crustacés, PI. 2, fig. 5. Potamophilus edulis, Latr. Encyc atlas, PI. 297, fig. 4. Gecarcinus fluviatilis , Lamàrck, Hist. des An. sans vert. t. V, p. 25i. Telphusa fluviatilis , Latr. Encyc. méth.

t. X , p 563 , etc. Desmarëst, Considérations sur les Crustacés ,

p. 128 , PI. i5, fig. 2.

PT.S CRUSTACÉS. l3

3. Thelpheuse indienne. T. indica (i).

Bord latéral de la carapace armé d'une dent post- orbitaire plus forte que dans les espèces précédentes , mais ne présentant ensuite que des vestiges de dentelures (PL i/±bis, fig. g ). Une crête élevée et droite s'étendant d'une dent post-orbitaire à celle du côté opposé, comme dans l'espèce précédente , mais plus forte. Régions ptérygostomien- nes lisses. Pâtes à peu près comme dans l'espèce précédente. Longueur, i pouces. Couleur, brunâtre.

Habite la côte de Coromandel , et y est connu sous le nom de Tillé naudon. ( C. M. )

La Thelphuse chaperon arrondi, figurée par MM. Quoy et Gaimard (Voyage du cap. Freycinet , PL 77, %. 1 ) paraît être très- voisine de la précédente.

4- Thelpheuse perlée. T. perlata.

Carapace comme dans l'espèce précédente, mais plus bom- bée et garnie sur ses bords latéraux dune série de petites dents perlées. Régions ptérygostomiennes couvertes de petites granulations semblables. Pâtes à peu près comme dans l'espèce précédente. Longueur, 20 lignes.

Habite le cap de Bonne-Espérance. (C. M.)

5. Thelpheuse de Leschenault. T. Leschenaudii. Bords latéraux de la carapace armés d'une forte dent

(1) Cancer aurantius? Herbst, t. III, p. 5g, PI. 48, fig. 5. C. senex? Fabr. Suppl. p. 340 . Ocypoda aurantia, Bosc op cit. t. I, p. i95. Latr. Hist. des Crust. t. VI, p. 5o. Telphusa indica, Latr. Encyc. t. 10, p. 563. Guérin , Iconographie du Règne animal, Crust. PI. 3, fig. 3 (dans cette figure les bords delà cara- pace sont crénelés, ce qui n'existe pas dans la nature).

l4 HISTOIRE NATURELLE

près de l'angle orbi taire externe, mais ensuite parfaite* ment lisses. Crête transversale de la face supérieure de la ca- rapace formée de trois portions , dont une médiane un peu plus avancée que les deux latérales. Pâtes comme dans l'espèce précédente. Longueur, 20 lignes.

Habite les environs de Pondichéry. (G. M.)

6. Thelpheuse de Bérard. T. Berardii (1) .

Bords latéraux de la carapace entièrement obtus, lisses, ne présentai1 1 aucune dent en arrière de l'angle orbitaire externe, et très-courbes. Face supérieure de* la carapace bombée, lisse, et sans crête transversale. Pâtes comme dans les espèces précédentes. Longueur, 1 pouce.

Habite l'Egypte. (CM.)

L'espèce figurée sous le même nom par M. Dehaan (Fauna Japonica, Cr. PI. 6, fig. 2) , et rapportée du Japon par M. Si- bold, me paraît différer de celle de l'Egypte ; elle a la carapace moins large.

Genre BOSC1A. Boscia{i).

En rangeant la collection des Crustacés du Muséum d'his- toire naturelle, j'ai établi il y a plusieurs années , sous le nom de Boscia , une nouvelle division générique pour les Thelphu- siens des Antilles , dont on doit la connaissance à l'un des pro- fesseurs de cet établissement , M. Bosc. M. Latreille a suivi la même marche dans sa Classification des Crustacés publiée peu de temps avant sa mort; mais il a cru préférable de donner à ce genre le nom de Potamie , que j'aurais adopté aussi, si celui

(1) Audouin , explication des planches de M. Savigny , Egypte, Crust. PL 2, fig. 6.

(2) Cancer, Herbst, Bosc, etc. Thelphusa , Latr. Eucyc. t. X, p. 564, etc. Potamia, Latr. Cours d'entomologie , p. 338.

uns CRUSTACÉS. I 5

de Boscia n'avait été déjà gravé au bas de l'une des planches de cet ouvrage. La forme générale de ces Crustacés (PI. 18 , fis;. i4 ) est à peu près la même que celle de certaines Thelphuses; mais le front , brusquement reployé au bas, est vertical (fig. i5) , et le troisième article des pates-md- choires externes , au lieu d'être carré , et d'avoir la forme ordinaire chez les Cancériens , est rétréci en avant et porte l'article suivant au milieu de son bord antérieur (fig. 16).

Ces animaux sont terrestres comme les Thelphuses, et habitent le bord des fleuves. La dissection d'un individu assez bien conservé dans l'alcool, faite par M. Audouin et moi , nous a fait découvrir chez ce Crustacé une dispo- sition très -remarquable de l'appareil branchial; les cavi- tés qui renferment les organes de la respiration s'élèvent beaucoup au-dessus de la surface supérieure des bran- chies, et présentent un grand espace vide dont les parois sont tapissées d'une membrane tomenteuse et couverte de végétations.

On ne connaît encore qu'une espèce de ce genre.

1. Boscia dentée. B. dentata (1). (PI. 18, fig. 14-16.)

Carapace horizontale et lisse en dessus , très-large. Front granuleux sur les bords ; orbites entières ; bords latéraux tran- chans , très-arqués et finement dentelés ; portion des régions ptérygostomiennes voisine de la bouche couverte d'un duvet long et serré. Pâtes comme chez les Thelphuses. Longueur , 1 pouces.

Habite les Antilles et l'Amérique du sud. ( C. M. )

(i) Cancer Jluvialilis , Herbst, t. I, p. i83, PL 10, fig. 61. Bosc, op. cit. t. I , p. 177. Thelphusa dentata, Latr. Encyc. t. X, p. 564. 2T. Serrata , Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 128.

l6 HÏSTOIP, r NATURELLf

Genre TRICHODACTYLE. - Trichodactylus (i).

Ce petit groupe se compose d'une espèce de Thelphusien qui établit le passage entre les genres précédens et la tribu des Grapsoïdiens. La carapace, presque horizontale en dessus, est beaucoup moins large que chez les Thelphuses. Le front est large, lamelleux, et simplement incliné; les orbites sont presque circulaires ; les bords latéraux de la carapace cour- bes. Les antennes sont disposées à peu près comme chez les Thelpjiuses ; mais la forme des pates-mâchoires externes est très -différente ; leur troisième article est presque triangu- laire , avec son sommet dirigé en dedans , et il s'articule avec l'article suivant par son angle antérieur et externe. Les pâtes ont à peu près la même forme que chez les précédens. On ne connaît encore qu'une espèce de ce genre.

i. Trichodactyle carré. T. quadrata (2).

Carapace lisse; ses bords latéraux un peu relevés. Pâtes médiocres. Tarses cylindriques, allongés et couverts d'un du- vet court et serré. Longueur, 1 pouce.

Habite le Brésil. (C. M.)

TRIBU DES GÉCARCINIENS.

La tribu des Gécarciniens est un des groupes les plus remarquables de la classe des Crustacés, car elle se compose d'animaux à branchies qui sont cependant essentiellement terrestres, et qu'on peut même faire pé- rir d'asphyxie en les tenant long-temps submergés. On

(1) Latr. Encyc. t. X, p. 705.

(2) Latv. Collection da Muséum. Trichodactylus Jluviatilis , ejusdem Encyc. t. X , p. 705.

DES CP.USTACES. in

les distingue facilement des autres Catométopes a leur carapace ovalaire transversalement très-élevée et bombée en dessus (PL 18, fig. i ). Les régions branchiales sont en général bien distinctes et très- renflées en dessous; elles occupent environ les deux tiers de sa surface. Le front est à peu près aussi large que le cadre buccal , et fortement recourbé en bas. Les orbites sont ovalaires, médiocres et très-profon- des. Les bords latéraux de la carapace sont très- arqués, et décrivent en général presque un demi- cercle. Les antennes internes sont logées sous le front, et se reploient transversalement dans des fos- settes étroites et souvent presque linéaires (Pi. 18, fig. 2). La disposition des antennes externes varie; il en est de même pour les pates-mâchoires; tantôt leur quatrième article s'insère à l'angle externe du précédent et reste à découvert comme chez les Ocy- podiens, tantôt se cache en entier sous sa face in- terne. Les pâtes de la première paire sont longues et fortes; les suivantes sont également robustes et lon- gues ; le tarse est pointu et quadrilatère. Enfin l'abdo- men du mâle est reçu dans une fosse profonde du plastron sternal, et son second article atteint presque toujours la base des pâtes postérieures ; en général s il est si long, qu'il arrive jusqu'à la base de la bouche; et les appendices cachés au-dessous sont remarqua- blement gros.

Les branchies ne sont souvent qu'au nombre de sept, savoir : cinq fixées à la voûte des flancs, et deux, à l'état rudimentaire, cachées sous la base des précé- dentes et prenant naissance des pates-mâchoires ; mais, dans d'autres espèces, on en compte de chaque côté neuf, comme d'ordinaire. La cavité respiratoire

CRUSTACÉS, TOMF. II. 2

l8 HISTOIRE NATURELLE

est très-grande et s'élève en une voûte très-élevée au- dessus des branchies, de façon qu'il existe au-dessus de ces organes un grand espace vide. La membrane té^umentaire dont elle est tapissée est aussi très- spongieuse, et forme quelquefois le long du bord inférieur de la cavité un repli d'où résulte une espèce de gouttière ou d'auge longitudinale propre à conte- nir de l'eau lorsque l'animal reste exposé à l'air.

Les Gécarciniens, que dans nos colonies on désigne sous les noms de Tourlouroux, de Crabes de terre, etc., habtent les parties chaudes des deux hémisphères, et ont des mœurs très-remarquables, car, au lieu de vivre dans l'eau comme les Crustacés ordinaires, ils sont ter- restres et quelques-uns d'entre eux périssent même assez promptement par la submersion. La plupart se tiennent d'ordinaire dans les bois humides, et se cachent dans les trous qu'ils creusent dans la terre ; mais les localités qu'ils préfèrent varient suivant les espèces; les unes vivent dans les terrains bas et marécageux qui avoisinent la mer, d'autres sur les collines boisées , loin du littoral , et à certaines épo- ques ces dernières quittent leur demeure habituelle pour gagner la mer. On rapporte même qu'alors ces Crustacés se réunissent en grandes bandes , et font ainsi des voyages très-longs , sans se laisser arrêter par aucun obstacle, et en dévastant tout sur leur passage. Ils se nourrissent principalement de substances végé- tales et sont nocturnes ou crépusculaires. C'est surtout lors des pluies qu'ils quittentleurs terriers , et ils cou- rent avec une grande rapidité. Il paraîtrait que c est à l'époque de la ponte qu'ils se rendent à la mer et qu'ils y déposent leurs œufs; mais nous ne connais- sons aucune observation bien positive à cet égard.

DES CRUSTACÉS. IQ

Pendant la mue ils restent cachés dans leurs terriers.

On trouve dans les ouvrages* de Rochefort ( Hist. nat. des Antilles) , de Feuillée (Observ. faites sur les côtes d'Amérique), de Labat (nouv. Voy. aux îles d'Amérique, t. II ) , de Brown ( Hist. of Jamaica ) , et de plusieurs autres voyageurs qui ont visité les An- tilles, beaucoup de détails sur les mœurs des Crabes de terre; mais en général les espèces ne sont pas assez bien distinguées par ces naturalistes pour qu'on puisse les déterminer avec certitude.

La tribu des Gécarciniens , ou Crabes de terre , se compose de quatre genres faciles à distinguer par les caractères suivans :

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20

HISTOIRE NATURELLE

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DES CRUSTACES. 21

Genre UGA. Uca (i).

Le genre Uca établit à quelques égards le passage entre les Ocypodes et les autres Gécarciniens , car la disposition du front et des pates-mâchoires externes se rapproche de ce que l'on voit chez les premiers , tandis que l'ensemble de l'organisation est la même que chez les Gécarcins. La cara- pace est beaucoup plus large que longue , de forme ovalaire et très-élevée. Le front est plus étroit que chez les autres Gécarciniens, très-incliné et presque semi-circulaire. Les orbites sont assez grandes et ouvertes en dehors au-dessous de leur angle externe. Les fossettes antérieures sont ova- laires , petites et séparées par un petit prolongement trian- gulaire de l'épistome. il antenne externe occupe le canthus orbitaire interne. Le cadre buccal a la forme d'un rhomboï- de. Le deuxième et le troisième article des pates-mâchoires externes (PI. 18, fig. 7) sont quadrilatères, à peu près de même grandeur, et se terminent du côté interne par un bord droit ; le quatrième article s'insère à l'angle externe du précé- dent et s'applique contre son bord antérieur. Les pâtes ne présentent rien de particulier, si ce n'est que les pinces sont un peu élargies au bout et faiblement creusées en cuillère , et que les tarses sont aplatis , non épineux et à peu près de même forme que chez les Ocypodes. Il n'y a que cinq branchies thoraciques , et la membrane que tapisse la voûte de la cavité branchiale se replie en bas et au dedans de façon à former à sa partie inférieure une sorte de gouttière ou d'auge.

Ces Crustacés vivent à terre , mais on ne connaît pas les particularités de leurs mœurs.

(1) Cancer, Herbst, etc. Gecarcinus, Latr. Nouv. Dict d'hist. nat. 2e. éd. Desmarest , Cousid. sur les Crust. p. 114. Uca, Leach, Latr. Reg, anim. Ve. éd. t. III, p. 18, Encyc. méth. t. X, p. 685, etc.

22 HISTOIRE NATURELLE

i. Uca une. Uca una (i).

Bords latéraux de la carapace garnis d'une petite crête saillante et finement dentelée. Régions ptérygosto- miennes très-granuleuses. Mains épineuses en dessus et en dedans. Pâtes poilues en dessous , de longueur médiocre ; celles de la troisième paire un peu plus longues que les autres. Taille , i pouces.

Habite l'Amérique méridionale. ( C. M. )

2. Uca lisse. Uca lavis.

Bords latéraux de la carapace à peine marqués. Ré- gions ptérygostomiennes lisses. Pâtes du mâle très-grandes ; celles de la deuxième paire un peu plus longues que les autres. Longueur, i £ pouces.

Habite les Antilles. ( C. M.)

Genre CARDISOME. Cardisoma (2).

Le genre Cardisome , établi par M. Latreille , comprend un certain nombre de Gécarciniens qui ont la carapace

(1) Uca una, Margrave, op. cit. p. 184. Seba , t. III, PL 20, fig. 4- Cancer uca , Linn. Syst. nat. 12e. éd. t. II , p. 1041, n°. i3, et C. cordalus , ejusdem loc cit. p. 1039, n°. 4 et Amœn. Acad. 6, p. 4J4- Cangrejo ajaes terrestres, Parra , op. cit. p. 164, PI- 58. C. cordatus, Herbst , t. I, p. i3i , PI. 6, fig. 38. Ocypode cordata, Latr. Hist. nat. des Crust. et Ins. t VI, p. 37, PI. 46, fig. 3 ( d'après Seba ). Gecarcinus uca , Lamarck , Hist. nat. des Anim. sans vert. t. V, p. 291.. Uca una, Latr. Encycl. méth. t. X, p. 685, PL 269, fig. 4 ( d'après Seba ). Guérin , Iconogr. Crust. PL 5, fig. 5.

M. Latreille cite aussi, comme synonymie de Y Uca una , son Ocypode fossor (Hist. nat. des Crust. et des Ins. t. VI, p. 38); mais nous sommes portés à croire qu il faudrait plutôt le rapporter à l'espèce suivante.

(2) Cancer, Linn., Fabr. , Herb.— Ocypode, Latr. Hist. nat. des

DES CRUSTACÉS. 2$

plus élevée et plus carrée que la plupart des autres Crustacés de la même tribu et qui sont caractérisés principalement par la disposition de leurs pates-mâchoires. Le cadre buccal a la forme d'un carré long ; ses bords latéraux sont droits. Le deuxième article des pates-mdchoires externes est rétréci antérieurement , et le troisième , un peu moins long que le précédent , s'élargit d'arrière en avant , de façon que ces or- ganes laissent entre eux , au milieu de l'appareil buccal , un espace vide ayant à peu près la forme d'un losange; le troi- sième article , à peu près cordi forme , est échancré à son bord antérieur, et donne insertion par son angle externe au quatrième article , qui , de même que les suivans, reste tou- jours à découvert. hefro?it est très-large et presque droit. Les fossettes antennaires sont tout-à-fait transversales et séparées par une surface demi-circulaire et très-large. Les pâtes de la troisième et de la quatrième paire sont les plus longues , et les tarses sont quadrilatères et très-épineux. Enfin, les branchies couchées sur la voûte des flancs sont au nombre de sept de chaque côté , dont la première est comme d'ordinaire très-petite , et les deux dernières , au contraire , très- Ion gués.

Les Cardisomes vivent dans les bois et se creusent des terriers profonds et obliques , dont ils ne sortent que pen- dant la nuit.

i. Cardisome bourreau. C. camifex (i).

Carapace très-élevée et sa surface très-courbée d'avant en arrière, mais presque horizontale transversalement j ses bords

Crust. t. VI. Gecarcinus, ejusdem, Nouv. Dict. d'hist. nat. 2e. éd Desmarest, Consid. sur les Crust. p. n3. Cardisoma , Latr. Encycl. t. X, article Tourlouroux ,• Reg. anim. 2e. éd. t. IV, p. 5o , etc.

(l) C. carnifex , Herbst, PI. 41» iig- !• Ocypoda cerdata ? ludXx . Gen. Crust. et Inst. t. . Gecarcinjis hirtipes ? Lamarck, Hist. des

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24 HISTOIRE NATURELLE

latéraux marqués d'une ligne saillante et élevée. Une petite dent derrière l'angle orbitaire externe. Quatre rangées d'épines sur les tarses ; les deux inférieures très peu nom- breuses. Pinces grandes d'un côté; main très-large; doigts se touchant dans presque toute leur longueur. Longueur, 2 pouces.

Habite le voisinage de Pondichéry. (C. M.)

Le Cancer hydro mus, figuré par Herbst(Pl. 41, %. 4), est évidemment une espèce très voisine de la précédente , dont il ne devra peut-être pas être distingué.

2. Cardisome guanhumi, Ç. guanhumi (1).

Carapace très-renflée latéralement et se prolongeant plus loin que la ligne indicative du bord latéral, laquelle est à peine distincte. La dent placée dans l'angle orbitaire très- courte. Pinces allongées ; celle de la grande placée en général du côté gauche* Mains énormes chez le mâle (plus grandes que le corps ) , très-courbes et ne se joignant que par leur extrémité. Du reste, ne différant pas notablement de l'espèce précédente. Longueur, 3 pouces.

Habite les Antilles. (G- M.)

L'Ocypode ruricola , de M. Freminville ( Ann. des se. nat. 2e. série , zool. t. III, p. 217 ), paraît être la femelle de l'es- pèce précédente.

Anim. sans vert. t. V, p, 25 1. Gecarcinus cqmifex , Latreille, JXouv. Dict. d'hist. nat. 2e. éd. (ditDict. de Déterville ). Desma- rest, op. cit. p. n3. Cardisoma camifex , Latr. Encyc. t. X, p. 685.

(1) Cancer Guanhumi, Margraff, loc. cit. ( figure extrêmement mauvaise). Crabe blanc, Labat , nouv. Voyage aux îles d'Amé- rique > t. II, p. 1^3. Cangrejo terrestre, Parra , op. cit. PI. 5^. Cardisoma Guanhumi , Latr. Encycl. t. X, p. 685. Ocypode gigantea , Freminville, Annales des sciences naturelles, 2e. série,

SOOl. t. III, p. '221.

DES CRU STAC ES. 23

Genre GECARCOIDE. Gecarcoidea.

Cette petite division générique établit le passage entre les Cardisomes et les Gécarcins. Ici la cai^apace est plus ova- laire et moins élevée que dans les genres précédens. Le front est de longueur médiocre, droit et très-inclin é ; les fossettes antennaires sont arrondies et séparées par un petit prolon- gement triangulaire du front. Les orbites sont petites , et leur bord inférieur est beaucoup plus saillant que dans les genres précédens , et laisse entre son angle interne et l'an- tenne externe une échancrure large et profonde. Le cadre buccal n'est pas aussi nettement circonscrit que d'ordinaire et est plutôt circulaire que carré. Les pâtes -mâchoires externes laissent entre eux un grand espace vide ; leur troi- sième article , beaucoup moins grand que le second, est à peu près quadrilatère , peu ou point rétréci en arrière , et profondément échancré à son bord antérieur, au milieu duquel s'insère l'article suivant qui est à découvert.

JNous ne connaissons encore qu'une seule espèce de ce genre.

i. Gécarcoïde de Lalande, Lalandii.

Carapace ovalaire et sans crête sur les bords latéraux. Pâtes fortes ; pinces grosses , cylindriques , tuberculeuses , et se joi- gnant dans toute leur longueur ; bord antérieur des bras noduleux; pâtes suivantes dentelées sur les bords; celles de la troisième paire les plus longues. Six rangées de dents sur les tarses. Couleur, rouge brunâtre. Longueur, 3 pouces.

Habite le Brésil. (C. M.)

Genre GÉCARCIN. Gecarcinus (i). Le genre Gécarcin se compose de plusieurs Crustacés ter»

(i) Cancer, Linri, , Fab., Herbst, etc. Ocypodc , Bosc\ La

26 HISTOIRE NATURELLE

restres remarquables par la forme ovalaire de leur carapace qui est peu élevée et très-renflée sur les côtés (PL 18, fig. 1) ; ses bords latéraux ne sont pas distincts. "Le front est très- fortement recourbé en bas. Les orbites sont profondes , ovalaires et sans échancrure du côté externe. Les antennes internes sont presque entièrement cachées sous le front qui envoie un petit prolongement rejoindre l'épistome ( fig. 2 ). La disposition des antennes externes et celle du canthus interne de l'orbite sont à peu près les mêmes que dans le genre précédent. Le cadre buccal est presque circulaire et n'est pas nettement séparé des régions ptérygostomiennes. Les pâtes -mâchoires externes sont très-larges , mais laissent entre elles un espace vide; leur deuxième article est aussi grand que le second , et reèouvre complètement les articles suivans qui s'insèrent à sa face interne ; ceux-ci sont très- courts et au nombre de deux seulement ; enfin l'appendice externe de ces organes est caché sous leur deuxième article et son extrémité ne le dépasse qu'à peine ( fig. 3 ). Les pâtes ne présentent rien de remarquable , si ce n'est que leurs bords sont armés de dents spiniformes.

1. Gécarcin ruricole. G. ruricola (1).

Tarses armés de six rangées de dents spiniformes. Bord interne du troisième article des pâtes- mâchoires

treille, Hist des Crust. et Ins. t. VI, p. 27, Gecarcinus , ejusdera , nouv. Dict. d'hist. nat. 2e. éd. Reg. anim. Encyc méth t. X, p. 685, etc. Lamarck, Hist des Anim. sans vert, t V, p. 247-

Desmarest , Consid. sur les Crust. p. 112. Ocypode . Fremin- ville , Ann. des se. nat. 2e. série, zool t III, p.

(1) Cancer terrestris , Seba , t- III, PI. 20 , fig. 5. Sloane , Voyage to Madera , Janiai< a , etc., t. I, PI. 2 (bonne figure).

Crabe violet? Labat, op. cit. t. II, p. 170 Black or mountain Crab , Brown , Hist. of Jamaica , p. 123. Cangrejos ajaes ter- restres, Parra , op. cit. PI. 58. Cancer ruricola, Linn. Syst. nat. Fabricius, Suppl. p. 339. Herbst , PI. 49» %• *■ ^CJ- pode ruricola, Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 35. Bosc,op.

DES CRUSTACÉS. 2J

sans fissure notable. Carapace très-large. Quelques dents sur le bord interne du carpe. Longueur, 3 pouces. Couleur, rouge violet, ou jaune lavé de rouge. Habite les Antilles. (C. M.)

2. Gécarcin latérale. G. lateralis (i).

(PL 18, fig. 1-6.)

Tarses armés de quatre rangées d'épines. Pates-mâ- choires externes comme dans l'espèce précédente ; carapace moins large; point de dents sur le carpe. Longueur, 20 lignes. Couleur, violet au milieu , jaune lavé de rouge sur les côtés et sur les pâtes.

Habite les Antilles. (C. M.)

3. Gécarcin bec-de-lièvre. G. lagostoma.

Tarses armés de six rangées d'épines. Troisième article des pâtes-mâchoires externes présentant à son bord in- terne une fissure profonde au-dessus de V article suivant. Carapace moins large que chez le G. ruricole. Pâtes disposées de même. Longueur, 2 \ pouces.

Rapporté de TAustralasie par MM. Quoy et Gaimard. (CM,)

M. Desmarest a décrit, soïis le nom de Gécarcin a trois épines (Crust. fossiles, p. 108, PI. 8, fig. 10), un Crustacé fossile dont l'origine ne lui était pas connue ; mais nous sommes portés à croire que ce n'est pas un Gécarcinien : par la forme générale de sa carapace , cette espèce paraîtrait se rapprocher davantage du genre Pseudograpse.

cit. t. I , p. 197. Gecarcinus ruricola , Latr. Reg. anim. ire. éd. t. III, p. 17; ejusdem, Encycl. t. X, p. 685, PI. 296, fig. 2. Lamarck , Hist. nat. des Anim. sans vert. t. V, p. 25o. Des- marest, op. cit. p. n3, PI. 12, fig. 2.

(1) Freminville, loc. cit. p. 224. Guérin, Iconog. Crust. PL 5, hg. I. Tourlouroux ? Labat , op. cit. t. II.

'J.S HISTOIRE NATURELLE

TRIBU DES PINNOTHÉRIENS.

Les Pinnothériens sont de petits Crustacés dont la carapace est presque circulaire , et dont les tégumens conservent beaucoup de mollesse (PI. 19, fig. 7). Leurs yeux sont en général très-petits ; la disposition de leur front et de leurs antennes varie ; il en est de même pour leurs pates-mâchoires externes qui pré- sentent des anomalies remarquables; leurs pâtes sont courtes ou de longueur médiocre , et en général très-faibles ; enfin Y abdomen du mâle est beaucoup plus étroit à sa base que la partie correspondante du plastron sternal.

Les mœurs de ces Crustacés sont aussi très-singu- lières ; ils se tiennent d'ordinaire entre les lobes du manteau de certains mollusques bivalves , tels que des Moules,, des Pinnes , des Mactres, etc.

Nous rangeons dans ce petit groupe les genres Pinnotlière, Doto, Mictyre, HymenosomeetElamène, qu'on distinguera aux caractères indiqués ci-dessous; mais nous ne nous dissimulons pas que cette tribu n'est pas aussi naturelle qu'on pourrait le désirer, et par la suite on sentira peut-être la nécessité de la sub- diviser.

Les principaux caractères génériques de ces Crusta- cés se trouvent énumérés dans le tableau suivant :

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HISTOIRE NATURELLE

Genre PINNOTHÈRE. —Pinnotheres (i).

Les Pinnotheres sont des Crustacés remarquables par leur taille et leurs mœurs : ce sont les plus petites des Brachyures, et ils ont la singulière habitude de se loger entre les lobes du manteau des Moules , des Pinnes et de quelques autres mollusques bivalves ; particularité que l'on peut attribuer à la mollesse de leur test. *Les femelles sont beaucoup plus grosses et sont plus nombreuses que les mâles , et , dans certaines saisons de l'année , on les trouve quelquefois réu- nies par paire dans la même coquille.

Ces petits animaux étaient connus des anciens , et ils figu- rent dans le langage hiéroglyphique des Egyptiens; mais leur histoire a été pendant long-temps chargée de fables.

La structure des Pinnotheres est remarquable : leur corps est circulaire et arrondi en dessus (PI. 19, fig. 7 et 8 ) ; leur front ne se soude pas à l'épistome ; les yeux sont très-petits , et les orbites presque circulaires ; les antennes internes ont la forme ordinaire, et les fossettes qui les logent sont à peine séparées entre elles ; les antennes externes sont courtes et occupent l'angle interne de l'orbite. Le cadre buc- cal est très-large en arrière et décrit un demi-cercle en avant. Les pâtes- mâchoires externes sont placées très-obliquement, et leur portion élargie et valvulaire est formée en entierjpar leur troisième article , qui est très-grand , tandis que le deuxième est rudimentaire ; l'appendice latéral est caché presque en entier sous celui dont nous venons de parler 5 le quatrième article s'insère au sommet du précédent , et le cinquième , qui est assez développé , s'articule avec le sixième par le mi- lieu de son bord interne, de façon que celui-ci se trouve placé à peu près comme le pouce des pinces didactyles (fig. 9 ). Le plastron sternal est très-large , et chez le mâle les ouvertures des organes générateurs en occupent le dernier segment. Les

(1) Cancer, Linn. , Fab., Herbst Pinnotheres , Latreille , Hist. nat. des Crust. t. VI, etc.— Leach, Malac Desm. op. cit. etc

DES CRUSTACÉS. 3l

pâtes sont médiocres. Enfin , X abdomen du mâle est petit , tandis que chez la femelle il est d'ordinaire très -bombé et plus grand que le plastron sternal.

D'après les observations récentes de M. Thompson , il paraîtrait que dans les premiers temps de la vie les Pinno^ thères ont l'abdomen très-allongé , et terminé par une nageoire, la carapace armée de trois grands prolongemens spiniformes , les yeux très-gros et les pâtes natatoires ; en un mot , qu'ils auraient alors la plus grande ressemblance avec les Zoés (i).

La distinction des espèces de ce genre est difficile , car les principales différences qu'on remarque chez la plupart d'en- tre elles n'existent pas chez les deux sexes , et sont souvent de la nature de celles qui se modifient avec l'âge.

I. PlNJVOTHÈRE POIS. P. pisUTU (l)

Carapace mou. Front saillant chez le mâle , ne dépas- sant pas la ligne courbe formée par la partie antérieure

(i) Voyez Memoir on the Metamorphosis and nalural History of the Pinnothcres or pea Crab , by W- Thompson: Entomological ma- gazine, n°. XI

(2) Baster, Opusc subsec. tab. fi?- * et 2. Cancer pisnm , Pennant: Brit. Zool. t. IV, p. i, PI. i, fig. i (reprod. dans lEn- cycl. PI. 2~5, fig. fig. 5 et 6), lafemelle, et C. minutus, ejusdem loc. cit. fig. 2 ( Encycl. PI. 2^5, fig. ^), le mâle. C. pisum , Herbst. t. I , p 96, tab. 2, fig. 21 (la femelle), et C. mytilorum , ejusdem, PI. 2, fig. 24 et 25. C. pisum, Fabr. Suppl. p. 3j3 , 33 (la femelle ). Sous le nom de C. minutus, Fabricius réunit le mâle de cette espèce et le Nautilograpse uni. Pinnotheres pisum, Latreille, Hist. nat. des Crust. t- VI, p. 83.

Bosc , op. cit. t. I , p. 243 P. pisum, Leach , Malacost t. XIV,

fig 2 et 3 (femelle). P. varians , ejusdem op. cit. tab. 14, fig. 10 et 11 ( le mâle) , et P. Latreillii, ejusd. op. cit. tab. 14, hg- 7 et 8 (jeune femelle ). P. pisum, Desmarest , Cousid. sur les Crust. p. 118, PI. 11, fig. 3 (femelle) , et P. Latreillii, loc. cit. P. my- tilorum, Latr. Encyc. t. X,p. 1 35. P. pisum, Thompson, Ent. Mag. n°. X , p. 96, fig. 3.

32 II I S TO I R E NATURELLE

de la carapace chez la femelle. Bord inférieur des mains cilié. Abdomen de la femelle circulaire ; celui du mâle ayant le dernier article moins grand que le pénultième. Longueur : femelles, 4 lignes j mâles, 2 lignes.

Très-commun dans les Moules , sur les côtes de la France et de l'Angleterre. (CM.)

Le Pinnothère crànchii , de Leach (Malacos. tab. i4> fig. 4> 5 ) ne me paraît pas différer spécifiquement de la précé- dente.

2. Pinnothère des anciens. P. veterum (1).

(PI. 19, fig. 7 et 8.)

Forme générale la même que dans l'espèce précédente. Une petite épine au bord inférieur de la main droite chez la femelle. L' abdomen de la femelle est ovalaire ,* mais cette particularité pourrait bien disparaître avec l'âge. Longueur de la femelle , 8 lignes.

Se trouve dans les Pinnes marines , sur les côtes de l'Italie , etc.

3. Pinnothère de montague. P. montagui (2).

Front saillant; chez la femelle aussi bien que chez le mâle , dépassant notablement la ligne courbe formée par la partie antérieure de la carapace. Test assez solide.

(1) Pinnophylax , Rondelet , Hist. des Poissons, p. 4°9- C. pin- notheres, Forskael. op. cit. p. 88.— C. Pinnophylax'? Herbst, PI. 2, fig. 27. P. veterum, Bosc , op. cit. t. I , p. 243. Leach, op. cit. PI. i5, fig. i-5. Desmarest , op. cit. p. 119 - Latreille , Encyc). t. X , p. i35.

(2) Leach, Malac. tab. i5, fig. 7 et 8. Desmarest, Consid. p. 119. Cette espèce n'est peut-être qu'une simple variété du P. pois.

DES CRUSTACÉS. 33

Dernier article de l'abdomen du mâle plus large que le précé- dent. Longueur, 6 lignes.

La Pinnothère figurée par M. Savigny (Crust. PI. 7, fig. 1) , et rapportée avec doute par M. Audouin à la Pinnothère des an- ciens, est très- voisine de la précédente, mais paraît différer de toutes celles connues , par l'absence du petit article terminal des pates-mâchoires externes. C'est probablement la même espèce que la P. tridacnœ de M. Ruppell ( op. cit. PI. V, fig. 2.)

4. Pinnothère chilienne. P. chilensis.

Forme générale la même que dans la Pinnothère des anciens. Front pointu. Régions ptèrygostomiennes. Pates-mâchoires externes et bords des pâtes garnis de longs poils. Lon- gueur, 1 pouce.

Habite la côte de Valparaiso. (G. M.)

M. Say a décrit , sous le nom de Pinnotheres ostreum ( Journ. of the Acad. of Philad. vol. I, p. 67, tab. %• 5 ), une espèce qu'il croit nouvelle et qui paraît avoir beaucoup d'analogie avec le P. pois. Le Pinnotheres depressum de M. Say pourrait bien être , de l'avis de ce naturaliste même , le mâle de P. ostreum.

Genre EL AMÈNE. Elamena (i).

Nous ne croyons pas'devoir laisser dans le genre Hymeno- some un petit Crustacé que Latreille a désigné sous le nom ftHymenosoma mathœi, et que M. Ruppell a représenté dans son ouvrage sur les Crustacés de la mer Rouge. Il dif- fère, en effet, beaucoup de l'Hymènosome orbiculaire, type

(1) Hymenùsoma , Latreille, Ruppell.

CRUSTACES^ TOME II.

> .>

sfS*s

34 HISTOIRE NATURELLE

du genre , et semble établir le passage entre ces Crustacés, les Oxystomes et les Oxyrhinques. Il a lacarapace à peu près triangulaire, plane en dessus, et excessivement aplatie. Tout le corps est presque lamelleux. Le front est large , très-avancé, et a la forme d'un petit rostre lamelleux et à peu près ho- rizontal, au-dessous duquel sont cachés les yeux : ces der- niers organes sont de grandeur médiocre et ne sont pas logés dans des cavités orbitaires ; ils sont libres sous le front , et s'appuient en arrière contre une petite saillie de la région ptérygostomienne. Les antennes internes sont séparées entre elles par une petite lame verticale de la face inférieure du front ; leur article basilaire est très-petit , et leur tige mo- bile se repîoie longitudinalement et dépasse ainsi les pédon- cules oculaires. Les antennes externes sont très-petites et cylindriques dès leur base ; elles naissent au-dessous des pé- doncules oculaires et n'atteignent pas le bord du front. Vépistome , au lieu d'être à peine distinct comme chez les Hymènosomes , est très- grand et à peu près carré. Le cadre buccal est petit, quadrilatère, et rempli en entier par les pates-mâchoires externes , dont le troisième article est pres- que carré, et est tronqué à son angle antérieur et interne pour l'insertion de l'article suivant , lequel est complètement à découvert. Le plastron sternal est beaucoup plus large que long. Les pâtes sont toutes grêles, filiformes et longues ; celles de la première paire se terminent par des pinces renflées au bout et creusées en cuillère ; les suivantes par un article lamelleux et un peu falciforme. Enfin l'abdomen de la femelle est très-grand.

Ce Crustacé, comme on le voit, se rapproche beaucoup des Inachoïdiens , et devra probablement en être rapproché ; mais n'ayant pas eu l'occasion d'examiner un individu mâle , et ignorant par conséquent la disposition des verges, nous avons préféré le laisser provisoirement à côté du genre Hymènosome dont il a jusqu'ici fait partie.

DES CRUSTACÉS. 35

i. El amène de Mathieu. E. Mathœi (i).

Carapace lisse, très -large en arrière, arrondie sur les côtés et se rétrécissant graduellement jusqu'au rostre , qui est un peu relevé ; ses bords garnis d'une espèce de crête horizontale extrêmement mince et irrégulièrement découpée. Les pâtes de la seconde paire les plus longues , ayant à peu près trois fois la longueur de la carapace. Longueur, 4 lignes.

Habite l'Ile-de-France et la mer Rouge. (G. M.)

Genre HYMÈNOSOME. Hymenosoma (2).

Le genre Hymènosome , établi par M. Leach , a été rangé jusqu'ici dans le voisinage des Inachus, principalement à cause de son front étroit et pointu; mais sa place naturelle me paraît être dans la famille des Catomètopes, car c'est de ce type qu'il se rapproche par tous les points les plus impor- tans de l'organisation. Ainsi, de même que chez la plupart de ces Crustacés, l'abdomen du mâle est beaucoup plus étroit que le bord postérieur du plastron sternal , et les ou- vertures de l'appareil générateur sont pratiquées dans ce bouclier , au lieu d'être situées comme d'ordinaire sur l'article basilaire des pâtes postérieures. La. carapace, très- aplatie en dessus, est presque circulaire (PI. 14 bis, fig. i3) ; le front est très-étroit et incliné. Les orbites sont très-petites et presque circulaires; pour s'y cacher , les yeux doivent se reployer en bas plutôt qu'en dehors. hes fossettes antennaires sont longi- tudinales et se continuent sans interruption avec les orbites ; la tige des antennes internes est grande. Les antennes externes s'insèrent près de l'angle externe de l'orbite et sont plus allongées que chez la plupart des Brachyures. L'èpislome est

(1) Hymetiosoma Mathœi, Latreille , Collection du Muséum. Desmarest, Considérations sur les Crustacés, p. i63. Ruppell , Krabben, p. 21, PI. 5, fig. 1.

(2) Coll. du Muséum. Desmarest, Considérations, etc., p. i63. Latr. Reg. Anim. 2e. éd. t. IV, p. 63.

3.

3G HISTOIRE NATURELLE

à peine distinct et se trouve caché par les pates-mâchoires. Le cadre buccal a la forme d'un carré long ; ses bords latéraux sont très-saillans et viennent se terminer à l'angle extérieur des orbites. Les pates-mâchoires externes sont longues et étroites ; leur troisième article est beaucoup plus long que le second et porte l'article suivant à son extrémité antérieure. Le plastron sternal est circulaire. Les pâtes antérieures sont médiocres, et celles de la troisième paire sont les plus longues; les tarses sont grêles et styliformes. Enfin Y abdomen du mâle est très-petit , n'arrivant qu'au niveau des pâtes de la troisième paire.

i. Hymènosome orbiculaire. H. orbiculare (i).

Carapace marquée en dessus d'une grande dépression circu- laire et lisse; un peu granuleuse sur les côtés. Deux dents spi- niformes de chaque côté de l'épistome , l'une formée par l'ex- trémité antérieure du bord latéral du cadre buccal _, l'autre par l'angle orbitaire externe. Tarses très -allongés. Longueur, i pouce.

Habite le cap de Bonne-Espérance. (C. M. )

Le Crustacé figuré par M. Guérin, sous le nom d'HYMENO- soma Leachia ( Iconographie du règne animal , Crustacés , PI. 10, fig. i), ne nous paraît pas devoir rester dans ce genre ; il deviendra probablement le type d'une nouvelle divi- sion générique.

Genre MYCTLRE. Myctiris (2).

Les Crustacés singuliers dont on a formé le genre Myctire établissant à quelques égards le passage entre les Ocypodes ,

(1) Hymenosoma orbiculare, Leach , Coll. du Muséum. Desma- rest, Consid. p. i63, PI. 26, %. 1. Latreiile , Règne animal, 2*. éd. t. IV, p. 63.

(o.) Latreiile, Règne animal, ire. éd. t. III', p. 21, etc. Des- marest, Considérations sur les Crust. p. 11 5.

des crustacés. 6y

les Pinnothères et même certains Macroures, tels que les Callianasses.

Leur carapace , extrêmement mince , est presque circu- Jaire et très-bombée en dessus. Le front est disposé à peu près comme chez les Ocypodes (PI. 1 9, fig. 11); mais les yeux , qui sont courts et gros , n'ont point de cavité orbitaire pour se cacher, et restent toujours saillans. Les antennes internes sont très-petites et placées comme chez les Ocypodes ; les externes sont plus longues. La disposition de la bouche est très-remar- quable. Les pates-mâchoires externes , au lieu de s'appliquer horizontalement dans le cadre buccal , restent presque verti- cales et forment par leur réunion un cône renversé, court et large , dont le sommet , dirigé en bas est ouvert et garni de poils ; leur portion lamelleuse (formée parles deuxième et troisième article) est très-large, et porte l'article suivant à son extrémité antérieure ; au devant de l'apophyse situé à la base de ces pates-mâchoires, et dirigé en dessous pour sup- porter le fouet, la carapace présente une grande échancrure, de façon que l'ouverture afférente de l'appareil respiratoire est toujours béante. Les pâtes de la première paire sont très- longues, et se reploient longitudinalement sur la bouche; les pâtes suivantes sont longues, grêles et aplaties. Enfin l'ab- domen a la même forme dans les deux sexes , et s'élargit vers le bout.

Nous ne connaissons qu'une seule espèce de ce genre.

1. Myctire longicarpe. M. longicarpis (1).

Carapace lisse et divisée par des sillons en trois portions longi- tudinales ; une petite épine à l'endroit se trouve ordinaire- ment l'angle orbitaire externe ; bord postérieur de la carapace très-saillant et garni de poils. Bras courbés et armés en dessous

(1) Latr. Encyc. atlas , PI. 297, fig. 3. Desmarest, op. cit. p. 11, fig. 2. Guérin, Iconogr. Crust. PI. %• 4*

38 HISTOIRE NATURELLE

de dents ^piniformes ; carpe très-grand ; doigts longs et cour- bes. Longueur, environ i pouce. Habite l'Australasie. (G. M.)

Genre DOTO. Doto (i).

Ce n'est pas sans quelque incertitude que je place ici un petit Crustacé très-remarquable que M. Savigny a figuré dans le grand ouvrage sur l'Egypte, et que M. Audouin a rapporté au genre Myctire. Il se rapproche beaucoup des Ocypodes par la forme générale du corps , par celle des pâtes, et par la disposition du front , des antennes et des yeux ; mais il se distingue de tous les Catomètopes précédens par la conformation des pates-mâchoires externes et la forme du cadre buccal ; celui-ci, très-large en arrière, est étroit en avant; le troisième article des pâtes -mâchoires externes est beaucoup plus grand que le second , et cache presque en- tièrement les articles suivans , dont le premier s'insère à son angle antérieur et externe. Enfin le palpe , placé au côté extérieur de ces organes , ressemble assez à celui des Ocy- podes , car il ne porte pas à son extrémité , comme la plupart des Brachyures , un filet multi-articulé. A raison de l'organi- sation de l'appareil buccal , ce Crustacé établit , comme on le voit , le passage entre les Ocypodes et les Pinnothériens.

Nous ne connaissons encore qu'une espèce de ce genre, et cela seulement d'après les figures que M. Savigny en a publiées.

i. Doto sillonné. D. sulcatus (2).

Carapace presque carrée , et sillonnée en dessus ; le bord

(1) Cancer, Eorskœl. Myctiris , Aud. Egypte. Forskalia , Edw. Coll. duMuséum. Doto, Dehaan, Fauna Japonica. ire. livr.

(2) Cancer sulcatus, Forskael, Descriptiones animalium qua in itihere Orientalis observavit, p. 92. Savigny, Egypte, Crustacés, PI. i, fig- 3. Myctiris sulcatus , Audouin, Explication des plan- ches de l'Egypte. Guérin, Iconogv. Crust. PI. IV, lig. 4-

DES CRUSTACES. 3q

fronto-orbitaire occupant presque toute sa largeur. Régions ptérygostomiennes et pâtes -mâchoires externes également sil- lonnées. Pâtes assez longues et un peu comprimées. Longueur, environ 6 lignes.

Habite la mer Rouge.

i

TRIBU DES OGYPODIENS.

Les Ocypodiens ont toujours la carapace rhomboï- dale, ou trapézoïde, très-élevée en avant et déprimée en arrière (PL i8,fig. 10 et 19, fig. i3); le bord fronto- orbitaire en occupe toute la largeur, et \efro[it, qui est lamelieux et qui se reploie en bas jusqu'à l'épis- tome, est extrêmement étroit; sa largeur n'égale pas le tiers de la longueur des yeux , ni la moitié de la largeur du cadre buccal, bien que celui-ci soit lui-même très-étroit (PL i8, fig. 1 1, et PL 19, fig. i4). Les yeux sont fort longs , et la cornée est en général très-grande. L'article basilaire des -antennes internes estovalaire, assez gros, et placé verticalement dans l'angle intérieur de l'orbite ; la tige mobile de ces ap- pendices est extrêmement petite et cachée sous le front; enfin, les deux filets qui la terminent sont très-courts, gros et à peine annelés , disposition qui ne s'est rencontrée dans aucun des Crustacés dont nous ayons déjà traité, si ce n'est dans les Dotos. Les antennes externes sont rudimentaires, et situées, comme d ordinaire, dans un hiatus de l'angle interne de l'orbite ; leur premier article est moins grand que le second, et le troisième n'arrive pas jusqu'au niveau du bord antérieur de l'article ba- silaire de l'antenne inLerne. \Jépistome se continue avec le bord inférieur de l'orbite, et le cadre buccal

^O HISTOIRE NATURELLE

est notablement plus étroit en avant qu'en arrière. Enfin, les pâtes -mâchoires externes ferment complè- tement la bouche; le bord intérieur de leur portion lamelleuse est droit ; leur troisième article est très- allongé , et leur quatrième article s'insère à l'angle ex- terne du précédent. Le plastron sternal a la forme d'un trapézoïde dont la base serait dirigée en ar- rière ; il est fortement courbé clans le sens de sa lon- gueur et livre passage aux organes mâles à une dis- tance considérable de son bord extérieur. Les pâtes antérieures sont en général comprimées et de gran- deur très-inégale; les suivantes sont toujours très- longues et ne présentent pas entre elles une très-grande différence ; l'article qui les termine est souvent dépri- mé , mais n'a jamais la forme d'une rame natatoire. Enfin Y abdomen, qui se compose ordinairement de sept articles distincts dans les deux sexes, est très-étroit; en général il ne recouvre pas plus du tiers de la lar- geur de la portion postérieure du plastron sternal du mâle , et chez la femelle même il laisse presque tou- jours à découvert la partie de ce plastron qui avoi- sine la base de toutes les pâtes. Il est aussi à noter que dans la plupart des cas, sinon toujours, il n'existe de chaque côté du thorax que sept branchies, dont cinq seulement couchées sur la voûte des flancs, et deux réduites à l'état de. vestiges et fixées aux pates- mâchoires.

La plupart des Ocypodiens vivent presque toujours sur la plage et s'y creusent des terriers ; ils sont en général remarquables par la vitesse extrême avec la- quelle ils courent.

Ce petit groupe est très-naturel , mais se lie d'une manière assez étroite aux genres Doto et Mictyre ,

DES CRUSTACÉS, /^i

que nous avons rangé dans la tribu des Pinno- thériens. Il ne se compose que de deux genres, faciles à distinguer entre eux à l'aide des caractères suivans :

Cornée transparente très-grande , ovalaire , occupant au moins la moitié de la longueur des pédoncules ocu- ) Ge. Ocypode. laires , et commençant très-près de I Tribu fia base de ces tisres.

DES

OCYPODIENS. J Cornée transparente très-petite, arrondie , n'occupant pas le quart de f la longueur du pédoncule oculaire, et j Ge. Gelasime. ne commençant que tout auprès de son .extrémité.

\:

Genre OCYPODE. Ocypoda (i).

Le genre Ocypode, établi par Fabricius, se compose de Crus- tacés faciles à reconnaître au premier coup d'œil , tellement leur aspect est particulier. Leur carapace (PL 19 , fig. i3) , est rhomboidale ou même presque carrée, et à peu près aussi large en arrière qu'en avant; sa face supérieure, toujours légèrement granuleuse, est presque horizontale transversale- ment, niais un peu courbée dans le sens longitudinal et forte- ment inclinée en bas et en arrière ; enfin ses faces antérieures et latérales sont très-élevées et à peu près verticales , et ces dernières sont divisées en deux portions par une ligne saillante verticale qui vient se terminer entre la basé des pâtes de la troisième et quatrième paire. Le front est beaucoup plus long que large ; il ne recouvre pas l'articulation des pédon-

(1) Cancer, Lin. , Pallas , Fonsk. , Herb., etc. Ocypode, Fabr. Suppl. p. 347. Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI , p. 27.— Leach, Trans. Linn. Soc. vol. XI , p. 322. Lamk. Hist. des Anim. sans vert. t. V, p. 25i.~ Desm. Consid. p. 119. —Latr. Reg. Anim. se. éd. t. IV, p. 46.

42 HISTOIRE NATURELLE

cules oculaires , et n'égale en largeur que la moitié de l'épis- tome, au bord antérieur duquel il s'unit (PL 19, fig. i4)-Les orbites sont très-grandes, peu profondes et divisées en deux portions distinctes l'une interne ou foraminaire , qui donne insertion au pédoncule oculaire, et qui, dans les Cyclomè- topes et les Oxyrhinques , est toujours cachée sous le front ; l'autre externe servant à loger la majeure partie de l'œil et de son pédoncule. Le bord supérieur de ces cavités, qui est beau- coup moins avancé que l'inférieur, présente une disposition qui est en rapport avec cette division , car il décrit deux lignes courbes qui se réunissent en formant un angle dont le som- met est dirigé en avant. La forme des yeux est également très-remarquable; la cornée est ovalaire, très-grande, et s'étend en dessous jusqu'à une très-petite distance de la base du pédoncule; mais en général celui-ci se prolonge au delà de son extrémité , de façon que les yeux se terminent par une espèce de corne dont la longueur paraît augmenter avec l'âge. Les antennes internes sont disposées comme nous l'a- vons déjà dit (page 3g ) ; les externes sont rudimentaires j leur troisième article n'est pas moitié aussi long que le second, et leur tigelle terminale n'est guère plus longue que leur pédon- cule, h'épistome est fort petit et présente à sa partie moyenne un petit prolongement quadrilatère qui se soude au front. Le troisième article des pates-mdchoires externes est quadrila- tère et beaucoup plus petit que le précédent ; enfin il ne cache jamais l'espèce d'appendice formé par les trois articles suivans , et le palpe qui occupe le bord externe de ces mem- bres est styliforme et dépourvu de filet terminai multi-arti- culé. Les pâtes antérieures sont en général moins longues que les suivantes , et la main qui les termine est fortement comprimée et très-grande comparativement au bras : la dif- férence entre celles des deux côtés est souvent très-grande , surtout chez le mâle. Les pâtes suivantes sont également très-comprimées , et elles augmentent de longueur jusqu'à la quatrième paire inclusivement; celles-ci ont environ trois fois la longueur de la portion post-frontale de la carapace ,

DES CRUSTACÉS. 4^

et les pâtes postérieures sont beaucoup plus courtes ; enfin les tarses sont toujours déprimés et presque en forme de petite spatule , et il existe à l'article basilaire des pâtes de la troisième et quatrième paire une espèce de surface articulaire entourée de poils , qui paraît destinée à diminuer ie frotte- ment de ces deux membres l'un contre l'autre. \] abdomen est beaucoup plus étroit à sa base que la partie postérieure du thorax , et dans l'un et l'autre sexe il laisse à découvert une portion considérable des derniers segmens de cette partie du corps; dans le mâle il a la forme d'un triangle allongé , et s'avance jusqu'à l'extrémité antérieure du plastron sternal ; chez la femelle son dernier segment n'est pas le quart aussi large que le précédent, et est ordinairement reçu dans une échan- cruredesonbord antérieur. Enfin les appendices abdominaux de la première paire , chez le mâle , sont très-développés , cylindriques et un peu crochus vers le bout, et ceux de la seconde paire sont en général rudimentaires.

La branchie qui existe d'ordinaire sur l'antipénultième article des flancs manque chez les Ocypodes ; les autres sont dirigées très-obliquement en arrière, et la cavité bran- chiale s'élève de manière à laisser au-dessus d'elles un grand espace vide que tapisse une membrane plus ou moins spon- gieuse.

Les Ocypodes , comme leur nom l'indique , sont remar- quables par la vélocité de leurs courses : les voyageurs assu- rent qu'un homme peut à peine les suivre. Ils se creusent des trous dans le sable du rivage , et demeurent renfermés dans leur terrier pendant tout l'hiver.

Ils habitent les parties chaudes des deux hémisphères.

La distinction des espèces présente quelques difficultés à cause des changemens que l'âge apporte dans les formes de ces animaux.

/{4 HISTOIRE NATURELLE

A. Espèce dont la cornée transparente occupe V extrémité du pédoncule oculaire , et n'est pas dépassée par un prolongement styliforme ou un tubercule terminal.

i. Ocypode des sables. O. arenaria (i). (PI. 19, fig. i3-i4. )

Carapace à peine granulée à sa partie moyenne; ses angles latéro-antérieurs très-aigus et de'passant le niveau de la saillie qui sépare les deux portions du bord orbitaire supérieur ; ses bords latéraux un peu élevés et distinctement dentelés dans toute leur longueur ; enfin ses faces latérales dirigées oblique- ment en bas et en dehors. Bord inférieur de l'orbite interrompu par deux échancrures , l'une semi-circulaire occupant son extré- mité externe, et l'autre plus étroite, mais assez profonde, située plus en dedans , et se continuant avec un petit sillon semi-circulaire de la région ptérygostomienne. Pâtes antérieures très-inégales ; des dents spiniformes sur le bord interne des bras , sur le corps et sur les faces externe et interne de la grosse main qui est environ deux fois aussi longue que haute ; la main du côté opposé à peine épineuse et terminée par des pinces pointues et à peine comprimées. Pâtes des quatre der- nières paires très - comprimées , presque entièrement lisses et garnies de plusieurs rangées de longs poils ; leur troisième article présentant en dessus un rebord arrondi , et dépourvu de dentelures ou d'épines aux pâtes de la seconde et de la troisième paire j tarses aplatis et tres-élargis vers le bout, surtout aux pâtes de la deuxième, de la troisième et de la

(1) Cancer arenarius , Catesby, Latr. Hist. of south Carolina , vol. II, PI. 35. Ocypoda quadrata , Bosc, t. I, p. ig4 , PL fig. 9I?_ Fabr. Suppl. p. 34;. O. albicaus , Latr. Encyc. PI. 285, fig. 1 ( cop. d'après Catesby ). Ocypoda quadrala, Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 49. O. arenaria, Say, op- cit. p. 69.

DES CRUSTACÉS. 4^

quatrième paire. Longueur, environ 2 pouces ; couleur , jau- nâtre.

Cette espèce habite les côtes de l'Amérique septentrionale et des Antilles , et vit dans des trous profonds de trois ou quatre pieds , qu'elle se creuse dans le sable immédiatement au-dessus du niveau du ressac de la mer. C'est en général pendant la nuit qu'elle quitte ce terrier pour chercher sa nourriture , et lorsqu'on la poursuit elle court avec une grande vitesse en éle- vant ses pâtes antérieures d'une manière menaçante. Vers la fin d'octobre ces Ocypodes abandonnent leur habitation près de la mer , et vont hiverner dans l'intérieur des terres ; lorsqu'ils ont rencontré un lieu qui leur convienne , ils y creusent un trou semblable à celui qu'ils viennent de quitter ; après y être entrés , ils en bouchent l'ouverture de façon à ce qu'on ne puisse plus en distinguer de trace ; enfin ils se retirent au fond de leurs terriers et y restent dans un état d'inactivité pendant toute la durée de l'hiver. (CM.)

L'Ocypode blanc , décrit et figuré par Bosc ( op. cit. t. I , p. 196, PI. 4, %• 1 , Desm. op. cit. p. 121 ) , me paraît être la même espèce que la précédente , un peu défigurée par le peintre ; le front est représenté d'une manière évidemment inexacte , et je suis porté à croire que c'est également par erreur qu'on a donné une corne terminale aux yeux , car dans la région habitée par ce Crustacé, qui est la patrie de l'Ocypode des sables , on ne connaît pas d'espèce ayant ce caractère.

2. Ocypode cordimane. - O. cordimana, (1).

Carapace couverte de granulations bien distinctes. Angle or- bitaire externe ne dépassant pas le niveau du fond de la portion externe du bord orbitaire supérieur, beaucoup moins avancé que le fond de la portion interne ou foraminaire de l'orbite et

(1) LatP. Coll. du Muséum. Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 121.

^6 HISTOIRE . NATURELLE

se dirigeant obliquement en dehors. La disposition des pâtes antérieures est à peu près la même que dans l'espèce précédente, seulement la grosse main est beaucoup plus courte et plus lar°-e ( sa portion palmaire est aussi haute que longue ) , et les pâtes suivantes sont couvertes en dessus de rides et de gra- nulations ; le bord des troisième et quatrième articles des pâtes de la seconde et de la troisième paire dentelé ou légèrement épineux. Longueur, environ i pouces. Quelques poils vers le bout des pâtes.

Habite l'Ile-de-France. (CM. )

3. Ocypode rhombe. O. rhombea (i).

CarapaGe de même forme que chez l'Ocypode des sables , seulement un peu moins large ; son bord latéral est à peine denté , et les angles externes des orbites sont un peu moins aigus. La disposition des orbites est enfin la même que dans cette dernière ; mais les mains sont seulement granuleuses , et celle qui est la plus développée est très-courte et élevée ( sa portion palmaire étant aussi haute que longue). Tarses des pieds des quatre dernières paires linéaires , sans élargis- sement notable vers le bout. Longueur, i5 lignes.

Habite les Antilles et le Brésil. ( C. M. )

(i) Uca giiacu ? Marcgrave, op. cit. p. l85, Ocypode rhomba , Fabr. Suppl. p. 3/t8, n°. 3 ? Savigny , Egypte, Grust. PI. i, fig. 2. ( Cette dernière figure se rapporte peut-être seulement à un jeune individu du Cératophthalme , espèce qui se trouve dans l'Orient. )

DES CRUSTACÉS. 4/

§ B. Espèces dont les yeux portent à leur extrémité un appendice en forme de tubercule, de cylindre ou de stylet qui dépasse la cornée transparente.

4- OCYPODE CHEVALIER. O. ippeUS (i).

Appendice terminal des yeux gros, court, conique et garni à son extrémité d'un pinceau de longs poils. Bord supérieur l'orbite presque droit et terminé en dehors par un angle saillant. Grosse pince médiocre , arrondie en dessus et simplement granuleuse. Cinquième article des pâtes de la seconde et de la troisième paire quadrilatère et armé de dents spiniformes sur ses quatre bords ; tarse comprimé , très-large , mais diminuant graduellement vers sa pointe , et garni en des- sus de quatre lignes saillantes, dont les externes se réunissent bientôt aux deux moyennes. ( Cette disposition est marquée surtout aux pâtes de la deuxième et de la troisième paire. ) Longueur, 2 pouces.

Habite la Syrie, l'Egypte , le cap Vert, etc. ( C. M. )

5. Ocypode de Fabricius. O. Fabricu.

Appendice terminal des yeux non sétifére , tres-çpurt et obtus. Forme générale comme dans l'espèce précédente ; angle orbitaire plus saillant ; la portion post-foraminaire de l'orbite à peu près droit et dirigé directement en avant. Mains épineuses, très-larges, comprimées et terminées supérieure- ment par un bord mince. Pâtes suivantes arrondies en dessus ;

(1) Crabe chevalier, Belon , de la Nat. des Poissons , liv. 2, p. 367. C. cursor? Linn. Syst. nat. Ocypode ippeus , Olivier, Voy. dans l'empire ottoman, t. II, p. 234, PI. 3o, hg. 1; et Encyc méth. t. VIII, p. 416. Lamk. Hist. des Anim. sans vert. t. V, p. 252.. Savigny, Egypte, PL 1, hg. 1. Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 121.

48 HISTOIRE NATURELLE

tarses aplatis , lancéolés et garnis en dessus de deux lignes lisses, élevées et séparées par un espace rempli de duvet. Lon- gueur, 20 lignes.

Habite l'Océanie. ( C. M. )

5. Ocypode cératophthalme. O. ceratophthalma (i).

Appendice terminal des yeux non sétifere , très-long , à peu près de la longueur de la cornée transparente , obtus au bout, et dépassant de beaucoup l'angle orbitaire ex- terne , qui est en général beaucoup moins avancé que la por- tion du bord orbitaire supérieur située au-dessus de l'insertion des yeux ; la portion foraminaire de l'orbite dirigée oblique- ment en dehors . Pâtes comme dans l'espèce précédente , mais point épineuses. Longueur, 20 lignes.

Habite l'Egypte, l'Ile-de-France, la Nouvelle-Hollande, etc. (G. M.)

6. Ocypode brevîcorne. O. brevicornis.

Stylet, terminal des yeux non sètifere, court et cylin- drique , n'ayant pas le quart de la longueur du pédoncule ocu- laire, mais dépassant l'orbite. Orbites obliques comme dans l'espèce précédente ; carapace plus large. Pinces médiocres , allongées -, pince de la petite main s' amincissant réguliè- rement vers le bout et déforme ordinaire. Tarses styliformes. Longueur, 10 lignes.

Habite les Indes orientales. ( C. M. )

(1) Cancer ceratophthalmus , Pallas , Specil. Zool. fasc. 9, p. 83 , tab. 5, 17. C. cursor, Hasselquist, voyez dans le Levant, 2e, partie, p. 65? Linn. Syst. nat. Herb. t. I , PI. 1, %. 8 et 9. Ocypode ceratophthalma , Fabr. Suppl. p. 347- -- Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI , p, 47 » et Encyc Pi. 274, fig- 1 . ( Copiée de l'ouvrage de Pallas.) Desm. Consid. sur les Crust. p. 121, PI. 12, fig. 1.

L'Ocypodaplaiitarsis, Lamarck, Collection du Muséum , me pa- raît se rapporter à cette espèce.

DES CRUSTACÉS. 49

L'Ocypoda Urvilii , de M. Guérin (Voyage de la Coquille, Crust. PI. i, fig. 1 ) , est une espèce extrêmement voisine delà précédente , mais qui paraît s'en distinguer par la forme des orbites ; du reste la description n'en a pas encore été publiée.

7. Ocypode macrocère. O. macrocera.

Stylet terminal des yeux comme chez VO. brevicorne. Orbites tres-évasés et dirigés tres-obliquement en dehors, la portion externe de leur bord supérieur se dirigeant directe- ment en dehors et en arriére de manière à former avec le bord latéral de la carapace un angle obtus ; point d'écliancrure au-des- sous de l'angle orbitaire externe. Bords latéraux de la carapace finement granulés. La grosse main très-courte , très-élevée et un peu épineuse en dessus ; sa portion palmaire beaucoup plus élevée que longue ; pinces de la petite main lamelleuses et tres-élevées jusqu'à leur extrémité. Pâtes des quatre dernières paires très-rugueuses en dessus ; tarses peu élargis. Longueur, environ 1 pouce et demi; couleur, jaunâtre.

Habite les Indes orientales, le Brésil , etc. (C. M. )

L'Ocypode bombée , de MM. Quoy et Gaimard (Voyage de M. Freycinet, PI. 77, fig. 2 ), ressemble à l'Ocypode rhombe, mais n'a pas été décrite ni figurée avec assez de détail pour pou- voir être reconnue d'une manière certaine.

Enfin, VOcypoda unispinosa de M. Rafinesqne (Précis de découvertes semiologiques , p. 21 ) , ne me paraît pas déler- minable.

Gejvre GELASîME. Gelasimus (i). Les Gélasimes ont la carapace (PI. 18 , fig. 10) beaucoup

(1) Cancer, Linn., Begeer, Herb.,Fabi\, etc. Ocypode, Bosc , op. cit. t. I, Uca, Leach, Trans. Linn. t. XI. lilwmbille , Lamarck, Hist. des Anim. sans vert. t. V, p. l>54- Gelasimus , Latr. nouv. Dict. d'hist. nat. ; Règne animal , etc. Desmarest , op. cit.

CRUSTACES, TOME II.

50 HISTOIRE NATURELLE

plus large que les Ocypodes , plus bombée , et beaucoup plus rétrécie en arrière. La région stomacale est très-petite et la génitale en général très -grande. La disposition du front et des antennes internes est à peu près la même que dans le genre précédent (fig. 1 1) ; les pédoncules oculaires sont , au contraire , extrêmement grêles , et la cornée qui les termine n'en occupe au plus que la cinquième partie (i) ; le bord supé- rieur des orbites est beaucoup moins saillant que l'inférieur ; il n'est pas distinctement divisé en deux portions comme chez les Ocypodes , et est convexe dans presque toute sa longueur ; enfin , l'extrémité externe de ces cavités est largement ou- verte , et communique avec un sillon qui se porte oblique- ment en arrière et en bas. Les antennes externes sont beau- coup plus développées que dans le genre précédent. Les pates-mâchoires externes ont la même forme que chez les Ocypodes. Les pâtes antérieures sont en général très -petites et très-faibles chez la femelle ; mais , chez le mâle , l'un de ces organes acquiert des dimensions énormes. Tantôt c'est du côté droit , tantôt du côté gauche que se trouve la grosse pince , qui est quelquefois deux fois aussi grande que le corps. Les pinces de la petite pâte sont élargies et lamelleuses vers le bout , et un peu contournées ; celles de la grosse pâte sont arquées , élevées et faiblement dentées sur les bords. Les pâtes suivantes sont médiocres et ne présentent rien de remarquable. Il en est de même de l'abdomen.

Les Gélasimes vivent dans des trous près du bord de la mer, et s'y trouvent, à ce qu'il paraît, par paires. M. Ma- rion de Procé a observé que le mâle se sert de sa grosse main pour boucher l'entrée de sa demeure. Ces singuliers

(i) Au moment de mettre cette feuille sous presse , je reçois de M. T. Bell la communication d'un fait que je ne puis passer sous silence. Quelques Gélasimes présentent , à un certain âge , sinon toujours,, un stylet à l'extrémité du pédoncule oculaire du côté de la grosse pince, tandis que l'œil du côté opposé conserve toujours la forme ordinaire.

DES CRUSTACÉS. 5l

Crustacés habitent les régions chaudes des deux hémisphères. On en connaît un assez grand nombre , et ils sont diffi- ciles à bien distinguer, car les parties qui diffèrent le plus dans les derniers Gélasimes , savoir, le front et la grosse main , changent de forme par les progrès de l'âge.

i. Gelasime maracoani. G. maracoani {i).

Front presque linéaire entre les yeux , et s élargissant en dessous de manière à ressembler à une raquette ren- versée. Bord supérieur de l'orbite presque droit; angle orbi- taire externe avancé. Grosse main du mâle énorme, extrême- ment élevée , dentelée ; le doigt mobile plus élevé vers le bout f[u'à sa base , et l'inférieur recourbé dessous à son extré- mité. Quelques dents , mais point de crête notable sur le bord antérieur des bras. Pâtes suivantes terminées par un article large et fortement aplati. Longueur, 1 5 lignes.

Habite Cayenne. ( C. M. )

2. Gelasime platydactyle. G. platydactylus (2).

Cette espèce est très-voisine de la précédente ; le front a la même forme , mais l'angle externe de l'orbite est plus aigu et beaucoup moins avancé que le fond de la portion interne du bord orbitaire supérieur ; la carapace est plus bombée. La grosse main du mâle, beaucoup moins forte que dans l 'espèce précédente , n'est que faiblement dentée; sa por-

(1) Maracoani , Margrave , Hist. rerum nat. Brasilia;, p 174* Ocypode maracoani , Latr. Hist nat. des Crust. t. YI, p. 46. Ocy- pode heterochelos , Bosc, op. cit. t. I, p. 197- Gunoplax maracoani, Lamarck, op. cit. t. V, p. 254- Gelasima maracoani, Latr. Encyc. PI. 296, fig. 1.

(2) Latreille , collection du Muséum. C'est à cette espèce que me paraît devoir être rapportée la Gelasime figurée par Seba (t. II , PI. 18, fig. 8), et confondue par les auteurs avec le G. maracoani. La figure de Seba a été reproduite par Herbst sous le nom de Cancer vocans major (PI. 1, fig. ji), et par Latreille sous celui de G. maracoani ( Encyc PI. 2^5, fig. 7 )

4-

52 HISTOIRE NATURELLE

tion palmaire est très-renflée et beaucoup plus longue que haute ; le doigt immobile de la même main n'est pas recourbe' en dehors vers le bout , et le doigt mobile diminue graduelle- ment de hauteur depuis sa base jusqu'à son extrémité , qui ne présente pas de crochet ; enfin il existe une fort grande crête sur le bord antérieur du bras. Longueur, environ i pouce. Habite Cayenne. (C. M.)

L'Ocypode (Gelasimus) arcuata , figuré par M. Dehaan (Fauna Japonica, Crust. PL 7, fîg. 2 ) , mais dont la description n'a pas encore été publiée , ressemble beaucoup à l'espèce pré- cédente.

3. Gélasime pince. G. forceps (1).

Front de même largeur entre les yeux et à sa, partie inférieure. Carapace très-bombée. Angles orbitaires externes aigus et dirigés en avant , mais notablement moins avancés que le fond de la portion interne du bord orbitaire supérieur. Bords latéraux très-obliques. Bord orbitaire inférieur parfaite- ment distinct jusqu'à la base de l antenne externe , et courbé en avant vers sa partie externe , puis brusquement recourbé en arrière. Grosse pâte antérieure lisse, et à peu près de même forme que chez le Gélasime de Marion. Troi- sième article des huit pâtes suivantes granuleux , court et très- élevé (guères plus d'une fois et demie aussi long que haut). Longueur, 6 lignes.

Habite l'Australasie. (C, M. )

4. Gélasime tétragone. G. tetragonon {?.). Front et forme générale de la carapace à peu près les

(1) Latreille , Coll. du Muséum.

(2) Cancer tetragonon, Herb. t. I, p. 25? , PI. 20, fig. 110.— Ocy^ poda tetragona, Bosc , op. cit. t. I, p. 198 ( fem. )• Gelasimus tetragonon, Ruppell , op. cit. p. a5, PI. 5, fig. 5 (mâle). Gelasim* variegata, Latr. Coll. du Mus. (fem.).

DES CRUSTACÉS. 53

mêmes que dans l'espèce précédente , seulement les angles orbitaires externes sont beaucoup moins avancés. Le bord orbi- taire inférieur est distinct des la base des antennes ex- ternes ; mais n'est pas notablement recourbé en avant près du point il se dirige brusquement en arrière. Pâtes antérieures finement granulées. Grosse main très-renflée et sans crête oblique à sa face interne; pinces coniques. Pâtes des huit der- nières paires lisses ; le bord supérieur de leur troisième article arrondi et sans dentelures. Longueur, i pouce.

Habite l'Ile-de-France , la mer Rouge, etc. (C. M.)

5. GélA-Sime cordiforme.— G, cordiformis (i),

Carapace à peu près de même forme que chez le Gelasimc forceps. Le front est un peu rétréci à sa partie inférieure , et le bord orbitale inférieur cesse d'être distinct avant que d'arriver au niveau du bord externe du cadre buccal. Les pâtes antérieures du mâle sont presque de même grandeur des deux côtés ; la main est lisse et aussi longue que la carapace est large. Sa portion palmaire est renflée et beaucoup plus longue que haute ; enfin les pinces sont moins longues que la portion palmaire et creusées en écuelle comme la petite main des espèces précédentes. Les pâtes suivantes sont lisses et ne présentent rien de remarquable. Longueur, 10 lignes.

Habite l'Australasie. (CM.)

6. Gélasime de Marion. G. Marionis (2).

Front de même forme que dans les deux espèces précéden- tes chez l'adulte, mais plus large supérieurement chez le jeune. Orbites et pâtes des quatre dernières à peu prés comme chez le G. tétragone. Pinces de la grosse main aplaties, droites , plus

(1) Latreille, Coll. du Muséum.

(2) Cancer vocans ? lihumph, Thésaurus , PL X, fig. E. Des marest, op. cit. p 124, PI. i3, fig 1.

54 HISTOIRE NATURELLE

longues que la portion palmaire de la main , et laissant entre elles un grand espace vide ; deux dents un peu plus grosses que les autres sous le bord du doigt immobile.

n. Gélasime appelant. G. vocans (1).

Orbites presque droites ; leur bord inférieur régulière- ment arrondi en dehors. Grosse main extrêmement grande ; dois;t mobile très-crochu et diminuant graduellement vers la pointe ; les pâtes suivantes poilues. Longueur, 1 pouce.

Habite le Brésil. ( G. M. )

8. Gélasime chlorophthalme. G. chlorophthalmus (2).

Cette espèce ressemble beaucoup par sa forme générale au Gélasime tétragone, seulement le front est beaucoup plus large entre les yeux qu'à sa partie inférieure ; elle se distingue de la précédente par la direction tres-oblique des orbites. Les pâtes antérieures sont lisses , et la portion palmaire de la grosse main plus longue que la digitale ; les suivantes ne sont pas poi- lues. Longueur, 5 lignes.

Habite l'Ile-de-France.

(1) Ciecie, etc., Margrave, op. cit. p. i85 Crabe appelant, Degéer , Mém. pour servir à l'hist. des insectes , t. "VII , PI. 26, fig. 12. Cancer vocans? Linn. Amamit. Acad. t. VI , p. 4X4> e^ Syst. nat. Cancer vocator, Herbst, PI. 5t), fig. I, et Cancer vocans minor ? PI. I, fig. IO. Ocypode vocans et O. jyugilator? Bosc , op. cit. t. I, p. 197 et 198. Ocypode vocans, Latr. Hist. des Crust. t. VI, p. 45- Ocypode pugilalor, Say, op. cit. p. ni, Gelasimus vocans et G. pugilator, Desmarest, Consid. p. i23.

(2) Latreille, Coll. du Muséum.

DES CRUSTACÉS. 55

9. Gélasime pâtes annelées. G. annitlipes (i). (PL 18, %. io-i3.)

Front comme dans l'espèce précédente. Bord orbitaire infé- rieur brusquement recourbé en arrière près de son angle ex- terne. La grosse main est à peu près de même forme que chez le Gélasime appelant, si ce n'est que sa portion palmaire est arrondie et lisse en dessus , et que les pinces sont moins apla- ties. Les pâtes suivantes ne sont pas poilues. Longueur, 6 lignes.

Habite la mer des Indes. ( C. M. )

L'Ocypode l^vis, de Fabricius ( Suppl. p. 348), est un Gélasime de l'Inde; mais nous ne pouvons décider l'espèce à laquelle il faut le rapporter.

L'Ocypode minuta, du même auteur (Suppl. p. 348), me paraît être une femelle du même genre.

L'Ocypode microcheles , de Bosc (t. I, p. 199), est pro- bablement la femelle aussi de l'une des espèces précédentes.

10. Gélasime luisante. G. nitidus (2).

Espèce fossile qui paraît très -voisine du G. maracoani , mais qui a les bords latéraux de la carapace tout-à-fait lisses et le front terminé par une pointe aiguë très -courte.

On ignore le gisement de ce Grustacé. ( C. M. )

(1) Latreille , Collection du Muséum.

(2) Gonoplace luisante, Desmarest , Nouv. Dict. d'hist. nat, 2e. éd. t. VIII, p. 5o5. Gélasime luisante , ejusdem, Hist. nut des Crustacés fossiles, p. 20G, PI. 8, fig. 7 et 8.

56 HISTOIRE NATURELLE

TRIBU DES GONOPLACIENS.

Dans cette petite tribu la carapace est carrée ou rhomboïdale et beaucoup plus large que longue ; son bord postérieur (mesuré entre la base des pâtes de la cinquième paire) égale presque toujours la moitié de son diamètre transversal, tandis que dans la tribu précédente, de même que chez les Cyclométopes et la plupart des Oxyrhinques, la longueur de ce bord n'est que d'environ le quart de la plus grande lar- geur de la carapace. Le front est peu incliné et très- large ; il ne se recourbe pas en bas de manière à se réunir dans presque toute sa largeur à l'épistome, comme cela se voit chez les Ocypodiens , et il est égal aux deux tiers du cadre buccal mesuré dans le point de sa plus grande largeur. Les pédoncules oculaires sont en général très-allongés et assez menus ; leur lon- gueur égale souvent cinq ou six fois leur diamètre, et la cornée qui les termine est toujours petite ; enfin l'an- gle externe de l'orbite occupe ordinairement l'extré- mité latérale de la carapace. Les antennes internes sont toujours horizontales , parfaitement à décou- vert et logées dans des fossettes bien distinctes des orbites. Les antennes externes sont disposées à peu près comme dans la tribu précédente. Uépistome est souvent placé à quelque distance en arrière du bord orbitaire inférieur, caractère qui se rencontre toujours chez les Cyclométopes , et n'existe que très-rarement dans la famille des Catométopes. Le cadre buccal est en général plus large à son bord antérieur qu'à sa par- tie postérieure , et le quatrième article des patcs-mâ- c ho ires externes s'insère presque toujours à l'angle

DES CRUSTACÉS. 0 7

interne de l'article précédent. Le plastron sternal est

très-large ; il est quelquefois perforé pour le passage des verges ; mais en général ces organes s'insèrent commedans les familles précédentes à l'article basilaire des pâtes postérieures, et se logent ensuite dans un petit canal transversal creusé dans le plastron sternal au point de réunion de ses deux derniers segmens , canal qui leur sert de gaine jusqu'à ce qu'ils soient arrivés au-dessous de l'abdomen. La longueur des pâtes antérieures varie ; elle est quelquefois très-con- sidérable , et celles de la troisième ou quatrième paire, qui sont toujours les plus longues parmi les huit der- nières, ont à peu près deux fois et demie la longueur de la portion post- frontale de la carapace; elles sont toutes grêles et terminées par un tarse styliforme. Enfin , Y abdomen de la femelle est très-lanre , et re- couvre presque tout le plastron sternal ; mais celui du mâle est au contraire très-étroit, et au lieu de s'étendre jusque sur l'article basilaire des pâtes posté- rieures , laisse à découvert une portion assez considé- rable du plastron sternal entre son bord externe et la base de ces mêmes pâtes. Il est aussi à remarquer que dans la plupart des cas son second anneau est tout-à- fait linéaire , tandis que les autres sont assez dé- veloppés.

Cette tribu ne se compose que d'un très-petit nombre de Crustacés , qu'on peut distribuer en quatre genres ainsi qu'il suit :

58

HISTOIRE NATURELLE

Pédoncules oculaires très-courts. Bord fronto-orbitaire n'oc- cupant qu'environ la moitié du diamètre transversal de la carapace.

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Quatrième article des pâtes- mâchoires externes inséré à l'angle interne de 1 article précédent.

Front très-étroit , n'occupant qu'envi- ron le cinquième du diamètre transversal de la carapace. Pe-

- doncules oculaires Pédoncules ocu- I 1. , , , ,,

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l'angle externe ou au (milieu du bord an- térieur de larticle [précédent.

Front occupant en- viron le tiers du bord antérieur de la ca- rapace. Pédoncules oculaires gros et de longueur moyenne. Troisième article des| pâtes -mâchoires ex- ternes à peu près de \même grandeur que le second.

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Genre Pseudorhombile. Pseudorhombila (i).

Le Crustacé qui nous a fourni le type de ce nouveau genre est très-remarquable en ce qu'il tient le milieu entre les

(i) Thelpheusa? Latr. Collect. du Mus. Mcelia, Latr. Encyc. t. X, p. 706.

DES CRUSTACÉS. 5f)

Cancériens et les Gonoplaces. En effet, la forme de sa ca- rapace se rapproche de celle des Panopés et de quelques autres Cancériens , car elle est légèrement arquée en avant, et entre les orbites et les bords latéraux il existe une por- tion assez considérable de son contour qui se recourbe en arrière à la manière du bord latéro-antérieur de la carapace des Cyclométopes ; mais cependant sa forme générale est celle d'un rhombe, et son bord postérieur occupe plus du tiers de son diamètre. Le corps est très-épais et très-élevé antérieu- rement. Le front est presque horizontal et divisé en deux iobes tronqués très-larges. Les yeux, les antennes, Y épis- tome et les pates-rnâchoires externes présentent la même disposition que chez les Crabes. Le plastron sternal est beaucoup plus large que long et assez fortement courbé d'avant en arrière ; à sa partie postérieure , qui est très-large, on remarque de chaque côté , chez le mâle , un canal d'un calibre assez grand , qui loge les verges dont l'origine se voit à la base des pâtes postérieures. Les pâtes antérieures sont très-fortes et très-longues chez le mâle ; les suivantes ne présentent rien de remarquable , si ce n'est que celles de la seconde paire sont presque de même longueur que celles de la troisième paire , et que ces dernières sont un peu plus longues que les suivantes. Quant à la forme des appendices de Y abdomen du mâle , elle diffère peu de ce que nous avons vu chez les Xanthes , etc.

Ce genre ne renferme encore qu'une seule espèce.

i. Pseudorhombile QUADRiDEJMTÉ. P. quadridentata (i).

Carapace presqu'une fois et demie aussi large que longue , et finement granulée en dessus. Orbites marqués de deux fis- sures à leur bord supérieur et d'une à leur bord inférieur ; portion post-orbitaire du bord antérieur de la carapace armée de deux fortes dents, dont l'une située vers son milieu et

(l) Melia quadrideidaia, Latr. Encyc. t. X, p. 706.

t)0 HISTOIRE NATURELLE

l'autre dans son point de réunion avec le bord latéral qui se dirige un peu obliquement en arrière et en dedans. Pâtes anté- rieures très-fortes. Une grosse épine sur le bord supérieur du bras et un tubercule arrondi et très -saillant au bord interne du carpe ; pinces pointues , très-longues et un peu recourbées en bas. Les pâtes suivantes grêles et cylindriques. Lon- gueur , environ i pouces ; couleur rosée ; quelques poils sur les tarses»

Habite? (CL M.)

Les Crustacés figurés par M. Dehaan sous le nom de Can- cer ( Curtonotus ) longimanus ( Fauna Japonica , Crust. PI. 6, lig. i). nous paraissent très-voisins de l'espèce pré- cédente ; mais , comme la description n'en est pas encore pu- bliée , nous ne pouvons nous prononcer sur leur identité.

Genre GONOPLACE. Gonoplax (i).

Les Gonopiaces ont la carapace plus d'une fois et demie aussi large que longue, et assez fortement rétrécie en arrière; son bord fronto-orbitaire s'étend dans toute sa largeur , et le front lui-même est lamelieux, légèrement incliné et ter- miné par un bord droit. Les pédoncules oculaires ont plus d'un tiers de la largeur de la carapace ; ils sont de grosseur médiane et ne présentent pas de renflement notable à leur extrémité. Les antennes internes sont grandes et de forme ordinaire ; l'article basilaire des externes est petit et cylindri- que comme les suivans, et leur tige terminale est très-longue. Tu épis tome est beaucoup moins avancé que le bord inférieur de l'orbite ; le cadre buccal est beaucoup plus large que

(i) Cancer, Fabricius , Pennant , Herbst, etc. Ocypoda , Bosc, t. I, p. 193. Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 44- Go- noplax, Leach. Traiis. Lin. Soc. vol. XI, p. 323 , etc. BhombiUe, Gonoplax, Laink Hist. des An. sans vert. t. V, p. '-i53. Latr. Encyc. t. X, p. u53. Gonoplax , Desm, p. 124. Latr. Pœg. anim. ■2e. édit. t IV, p. 4^, etc.

DES CRUSTACÉS. 6l

long , et un peu rétréci en arrière ; et la forme des pales- mâchoires externes est la même que chez les Crabes. La disposition du plastron sternal est à peu près la même que dans le genre précédent ; il est seulement à remarquer que le canal transversal qui loge chacune des verges n'est pas complètement fermé en dessous. Les pâtes antérieures sont extrêmement longues et presque cylindriques ; celles de la quatrième paire sont plus longues que les secondes ou les troisièmes, et celles de la dernière paire sont à peu près de même longueur que les secondes. Enfin , X abdomen du mâle présente sept articles distincts comme celui de la femelle.

Ce genre ne renferme qu'une ou deux espèces , et appar^ tient à nos côtes.

1. Gonoplace anguleuse. G. angulata (1).

Carapace armée de chaque côté de deux petites épines dirigées en avant , dont l'une occupe l'angle orbitaire externe , et l'autre est placée sur le bord latéral à peu de distance de la première. Pâtes antérieures du maie environ quatre fois aussi longues que la carapace. Celles de la femelle beaucoup plus courtes ; bras cylindrique et armé d'une épine vers le milieu de son bord supérieur ; une seconde épine sur le bord interne du carpe, et une troisième très-petite sur le bord externe du même article ; mains grossissant un peu vers le bout ; pinces fi- nement dentelées. Pâtes des quatre dernières paires assez longues et grêles ; celles de la quatrième paire à peu près deux fois et demie aussi longue que la carapace ; une petite épine vers l'ex- trémité du bord supérieur du troisième article; tarses com-

(l) C. angulatus , Fabr. Suppl. p. 3/j.i- Pennant, op. cit. t. IV, PI. 5, fig. 10. Herb. op. cit. PI. 1, fig. i3. Ocypoda angulata,

Bosc, t. I . p. 198. Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 44

Gonoplax bispinosa, Leach, Malacost. PI. i3. Latr. Encyc. t. X, p. 29J , PI. 278, fig. 5 (cop. d'après Pennant). Desm. p. ia5.

6* HISTOIRE NATURELLE

primés. Longueur, environ i pouce; couleur, jaune mêlé de

rouge.

Habite nos cotes du nord , de l'ouest et du sud.

2. Gonoplace rhomboïde. G. rhomboides (i).

Cette Gonoplace , que M. Latreille a cru devoir ne pasdistin- guer de l'espèce précédente , et qui n'en est peut-être qu'une variété , ne présente point d épines sur les bords latéraux de la carapace , derrière les angles orbitaires externes , mais on y remarque presque toujours dans les points correspondants une petite élévation. Les pâtes antérieures sont encore plus longues que chez la Gonoplace anguleuse. Longueur, environ i pouce; couleur, jaunâtre mêlé de rouge.

Ce Crustacé habite la Méditerranée et FOcéan ; il se tient parmi les rochers , dans les eaux assez profondes , et paraît vivre solitaire; suivant M. Risso, il nage avec facilité, et vient souvent à la surface de Feau , sans jamais en sortir ; enfin , il se nourrit de petits poissons et de radiaires.

Parmi les Crustacés fossiles que M. Desmarest rapporte avec doute au genre G onoplace , il en est un qui se rapproche des espèces récentes par la forme du front , et qui pourrait bien appartenir au même groupe ; mais sa carapace est carrée , au lieu d'être trapézoïdal , et les bords latéraux en sont ar- qués. C'est le Gonoplax incerta ( Desm. Crust. foss. p. io4, PL 8,%. 9).

(i) Cancer rhomboïdes, Fab. Syst. entom. p. f\o\, etc. Herb. t. I, PI. I, fig, 12, PI. 45, fig. 5. Ocypoda rhomboïdes , Bosc, t. I, p. 199. Ocypoda loiigimana, Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 44- Gonoplax longimana , Lamk. Hist. des Anim. sans vert, t. V, p. 254, PI. 272, fig. 2? G- bispinosa , Latr. Encyc. t. X, p. 293- Gonoplax rhomboïdes , Desm. p. 125, PI l3, fig. 2. Risso , Hist. nat. de l'Eur. mérid. t. V, p. i3. Roux, Crusta- cés de la Méditerranée. PI. 9.

DES CRUSTACÉS. 63

Genre MACROPHTHALME. Macrophthalmus (i).

Le genre Macrophthalme a été établi par M. Latreille pour recevoir quelques Crustacés qui ont le port des Gono- places . mais qui s'en distinguent par la forme des pates- mâchoires , et surtout par la longueur des pédoncules ocu- laires. Leur carapace est rhomboïdale et très-large ; le diamètre transversal en est quelquefois plus de deux fois aussi long que le diamètre longitudinal, et le bord antérieur en occupe toute la longueur j la région stomacale est petite et à peu près quadrilatère ; les régions branchiales grandes et presque de même forme. Le front est recourbé en bas, très-étroit et assez semblable à celui des Ocypodes ; il n'oc- cupe qu'environ le cinquième du diamètre transversal de la carapace et ne recouvre pas complètement la portion basi- laire des pédoncules oculaires; ceux-ci sont très -longs, grêles et terminés par une cornée ovalaire et très-petite. Les orbites ont la forme d'une rainure transversale creusée sous le bord antérieur de la carapace et dirigée obliquement en haut ; en dedans , leur bord inférieur est beaucoup plus sail- lant que leur bord supérieur , mais au-dessous de l'angle ex- terne il manque, de façon que dans ce point leur cavité n'est pas close. Les antennes internes sont logées sous le front, et leur tige, assez longue, se reploie transversalement 5 la disposition des antennes externes est aussi à peu près la même que dans le genre précédent, h'épistome est linéaire et se continue avec le bord orbitaire inférieur. Le cadre buccal est plus large que long et cintré en avant. Les pates-mâchoi- res externes ne se rencontrent pas tout-à-fait ; leur deuxième article est très-large, et le troisième, beaucoup moins grand , surtout en avant , porte à l'angle externe de son bord anté-

(1) Cancer, Herb. Gonoplax. Latr. Encyc. et Hist. nat. des Crust. ? Desm. op. cit. p.. nl\. Macrophthalmus , Latr.Reg. an. 2e. éd. t. IV, p. 44, etc.

6{ HISTOIRE NATURELLE

rieur la tigelle terminale. Le plastron sternal esta peu près de même forme que chez Jes Gonoplaces, mais beaucoup plus large, et, chez Je mâle, au lieu de présenter des gout- tières transversales pour loger les verges qui , chez ces der- niers, sortent par la base des pâtes postérieures , il est lui- même perforé très-loin du bord pour livrer directement passage à ces appendices terminaux des conduits spermati- ques. Quant à la disposition des pâtes elles-mêmes , elle est à peu près la même que chez les Gonoplaces.

On ne connaît encore qu'un petit nombre de ces Crusta- cés , et on ne sait rien sur leurs mœurs.

La plupart des Gonoplaciens fossiles décrits par M. Des- marest nous paraissent devoir le rapporter à ce genre plutôt qu'à celui des Gonoplaces, car la forme de leur front et même celle de la carapace en général est tout-à-fait celle des Macrophthalmes , et diffère notablement de celle de ces Gonoplaces.

i. Macrophthalme transversal. M. transversus (i) .

Carapace deux fois plus large que longue, légère- ment granuleuse et à régions assez distinctes ; une série longitudinale de petits tubercules épineux sur les régions branchiales ; front notablement plus étroit entre les yeux qu'à son bord inférieur; bord supérieur de l'orbite convexe, très-finement dentelé et beaucoup moins saillant que le bord orbitaire inférieur , qui est armé de petites dents pointues ; bords latéraux de la carapace armés en avant de trois fortes dents aiguës, dont l'antérieure constitue l'angle orbitaire ex- terne , et dont la postérieure est suivie d'une série de dentelu - res très-fines. Pâtes antérieures beaucoup plus longues que celles de la seconde paire et grêles ; bras armé d'épines sur ses bords antérieur et postérieur ; main cylindrique et granuleuse,

(i) Gonoplax transversus, Latr. Encyc méth. atlas, PI. 297, fig. 2, et Nouv. Dict. d'hist. nat. 2e. édit. Desm. op. cit. p. ia5.

tt£S CRUSTACÉS. 65

sans crête notable sur la face externe , et terminée par une pince très longue et brusquement recourbée en bas. Pales des trois paires suivantes augmentant progressivement de longueur, et présentant une petite épine près de l'extrémité du bord supé- rieur de Leur troisième article, qui est légèrement granuleux en dessus et en dessous Pales de la cinquième paire extrême- ment courtes , leur avant-dernier article dépassant à peine le troisième article de celles de la quatrième paire. Longueur , environ 10 lignes. Quelques poils sur les pales. Habite Pondichéry. (G. JM. )

2. Macropiitiialme mains carénées. M. carinimanus (i).

Celte espèce ne diffère que très peu de la précédente : les mains sont garnies dune crête linéaire sur la partie infé- rieure de leur face externe ; les pinces sont moins longues et moins fortement recourbées en bas; enfin l'épine du bord su- périeur du troisième article des pales des troisième et quatrième paires est peu ou point distincte. Même grandeur que l'espèce précédente. (C. M. )

3. Macropiitiialme petites mains. M. parvimanus (2).

La carapace est moins large et moins déprimée que dans les deux espèces précédentes ; les pédoncules oculaires sont ex- trêmement longs; les pales antérieures sont petites et com- primées ; cbez le mâle elles sont mains longues que celles de la seconde paire ; les pinces sont à peine recourbées en bas, élar- gies vers le bout et creusées en cuillère ; enfin les pâtes sui- vantes sont arrondies et assez grosses.

Cette espèce , qui est de même taille que les précédentes , habite l'Ile-de-France. (CM.)

(1) Latr. Collect. du Muséum. Cancer brevis? Herbst, PI. Go,

fig. 4-

(2) Ocypodc michrochries, Bosc , t. I, p. 199. Macrophlhalnius par* vimanus , Latv. Guerin, îconojrr. Cr. PI. \, fisr. î.

CRUSTACÉS. FOME 11. S

66 HUTGIRS N ATLKELLi.

4- MacROPHTHALME DEPRIMF M. dcprCSSUS (l).

Pédoncules oculaires tre.s-grêles , mais beaucoup moins longs que dans les espèces précédentes , n'ayant pas plus de deux fois la longueur de l'espace qui les sépare. Lords laté- raux delà carapace armés de deux dents, dont une constitue l'angle orbitale externe. Pâtes antérieures du mâle très- courtes; mains élargies; pinces infléchies.

Habite la mer Rou°;e.

5. Macrophthalme de L.vtreille. M. Latreillii (2).

Espèce fossile. La carapace sub trapézoïdale est moins d'une fois et demie aussi large que longue , couverte de gra- nulations et armée de chaque côté de trois, fortes dents spinif ormes (y compris l'angle orbilaire externe qui est très- aigu). Front tronqué, saillant, et un peu plus large à son bord quà sa base. Mains longues , grêles ; pinces infléchies.

Trouvé incrusté dans un calcaire anrileux, grisâtre , dont la position géologique 11 est pas connue.

6. Macropiithalme incisé. M. incisus (3).

Espèce fossile. La carapace presque carrée , et plus d'une fois et demie aussi large que longue , est très finement chagri née ; ses bords latéraux sont un peu plus courbés , minces et interrompus par une échancrure près de l'angle orbitaire ex-

(1) Ruppell, op cit. PI fig 6.

(2-) Gui.oplax LatreiUii , Desmarest, Crttst. fossiles , p. 99, PI 9,

% I"4-

(3) Cancer topidescens , Rumph, Rarit-Kamer, tab. 60 , f. 1 et 2. Knorr, Monura. du déluge, t. I, Pi. 16, 4 , B. Gonoplar incisa, Desmarest , Cmst. foss. p. 100, PI. 9, %. 5 et 6.

i - 5 LKLSlALLi. 6 -

#

terne , qui est obtus. Front un peu échancré et diminuant gra- duellement de largeur.

Incrusté dans une pierre calcaire grise, argileuse et sablon- neuse, de l'Inde.

7. Macrophthalme échakcré. M. cmarginatus (1).

Espèce fossile. Carapace un peu trapézoïdale , environ une fois et demie aussi large que longue , chagrinée ; Lords latéraux presque droits, et armés en avant de deux dents obtuses, dont l'antérieure forme l angle orbitaire externe. Front plus iarge , presque en forme de triangle obtus.

Incrusté comme le précédent, et se trouvant également dans l'Inde.

Le Gonoplax impressa (Desm. Crust. foss. p. Î02 , PI. 8, fig. i3 et i4) est voisin des espèces précédentes, mais ne devra peut-être pas être rapporté au même genre, car sa cara- pace est presque aussi longue que large, et ses pâtes antérieures sont très courtes et renflées.

Gexre CLEISTOTOME. Cleistotoma (2).

La division des Cleistotomes , récemment établie par M. De Haan , comprend des Crustacés très- voisins des Ma-

crophthalmes , mais qui ont le Iront beaucoup plus large, occupant environ le tiers du bord antérieur de la carapace, et peu incline; les pédoncules oculaires gros et de lon- gueur médiocre; les orbites de forme ordinaire; le cadre buccal au moins aussi large en avant qu'en arrière; le troi-

(1) Gonoplax emarginata , Desmarcst , Crus,t. foss. p. 101, FI. 9, fig. 7 et 8.

(2) Macrophihalmus , Audouin , Explication des Planches de l'Egypte. Cleistotoma, De Haan, Fauna Japonica , ire. livr. des Crustacés.

5.

63 histoire Naturelle

sième article dos pates-mdchoires extérieures à peu près de même grandeur que le second , et pi'esque carré; enfin les pales antérieures courtes dans les deux sexes.

i. Cleistotome de Leacu. C. Leachii (i).

Carapace lisse et dépourvue de poils ^n dessus; ses bords latéraux entiers , granuleux et divergeant postérieurement. Mains courtes, très larges chez le maie; pales de la troisième paire les plus longues; cuisses granuleuses en dessus. Lon- gueur, 4 lignes.

Habite la mer Rouge.

L'Ocypode ( Cleistotoma) dilatata ( De Ilaan , Fauna Jap. Crust PI. 7, fig. 3) , dont la figure seulement a encore été publiée , me paraît très-voisine de l'espèce pr cédente,

JNous croyons devoir rapporter aussi à ce genre le Crustacé figuré par M. Savigny dans sa seconde Planche, sous le n1. 2, et désigné par M. Audouin sous le nom de Macropkilialmus Boscii ; mais nous n'en connaissons pas l'appareil buccal. Celle espèce est facile à distinguer des précédentes par sa carapace granuleuse en dessus et année de deux dents de chaque côté.

TRIBU DES GRAPSOÏDIEKS.

Dans ce groupe naturel, qui se rapproche de la tribu des Gonopîaciens plus que de celle des Orypo- dieus, la carapace est en général moins régulière m eut quadrilatère que chez ces Crustacés; ses bords laté- raux sont presque toujours légèrement courbés, et son bord fronlo-orbi taire n'occupe souvent qu'environ les deux tiers de son diamètre transversal. (PI 19,

(1) Macrophthalmus Leachii ( Audouin), Savigny, Egypte, Crust- PI. 2, fig. 1,

DES CRUSTACES. 6c)

fii». i et 4 )• ^e corps est presque toujours très-com- primé, et le plastron slcmal peu ou point courbé da vaut en arrière hefrontest presque toujours forte- ment recourbé, ou plutôt reployé en bas et très-large; il occupe environ la moitié du bord antérieur de la ca- rapace , et dépasse de chaque côté le niveau des bor !s latéraux du cadre buccal. Les orbites sont ovalaires et de grandeur médiocre; enfin les bords latéraux delà carapace sont légèrement courbés et presque toujours tranchans. Les pédoncules oculaires sont gros et courts; leur insertion a lieu au dessous du front, et la cornée occupe la moitié de leur longueur. Les an- tennes internes sont quelquefois verticales et logées dans des fossettes distinctes qui sont ouvertes à la Lee supérieure de la carapace ; mais , dans la grande majo- rité des cas, ces organes sont tout-à-fait transversaux et complètement recouverts en dessus par le front (fig. i et 5); enfin leur ti^e terminale est presque tou- jours de longueur ordinaire, et terminée par deux appendices bien distincts, allongés et mulli-arliculés. Les antennes externes occupent encore ici l'hiatus, qui exisle entre le front et le bon! orbitaire inférieur, et qui fait communiquer les fossettes antennaires avec les orbites; leur premier article est presque toujours court, mais assez large, et presque entièrement recou- vert par le front; quant aux trois articles suivans, et à la tigelle terminale, ils sont très-peu dévelop- pés (fig. 3 ). Le bord antérieur de Yêpistome est tou- jours place sur la même ligne que le bord inférieur de l'orbite avec lequel il se continue. Le cadre buccal est peu ou point rétréci en avant, et la tigelle terminale des pates-mdchoires externes prend toujours naissance au milieu du bord antérieur ou à, l'angle externe de

yO HISTOIRE NATURELLE

l'article précédent, et ne se cache jamais au-dessous de lui (fig. 2, 5 et 10). Le palpe de ces pates-mâchoires présente à peu près la même forme que chez les Crabes; il estgï&ndet terminé par un appendice multi-articulé repWe en dedans sous le troisième article de ces membres. Le plastron s.'smal n'est pas i#ès-lanre en arrière et lionne insertion aux verges. La disposition des pales tarie; celles de la première paire sont en général courtes, et celles des quatre dernières paires très-comprimées : ces dernières sont quelquefois nata- toires , caractère qui ne se rencontre dans aucun autre Crustacé de cette famille. \J abdomen se compose de sept articles, et son second article s'étend presque toujours dans l'un et l'autre sexe jusque sur 1 origine aes pâtes postérieures. On compte en eénéraî 3 ùë chaque côté, sept branchies tkoraciques. Enfin l'épi- mère du dernier anneau thoracique est presque aussi développé que celui de l'anneau précédent, et con- court à Ja formation de la voûte des flancs; aussi la cellule supérieure ou épimérienne de ce pénultième anneau ne recouvre- t-ede pas la cellule qui corres- pond à la paie postérieure, ainsi que cela se voit chez les Gécarciniens.

La plupart des Grapsoïdiens , dont nous connais- sons les mœurs , vivent sur le rivage ou sur les roc'. ers que bordent îc5 côtes; ils sont très- craintifs el fuient avec beaucoup de vitesse.

Nous y distinguons sept genre?, dont les principaux caractères se trouvent résumés dans le tableau suivant.

r

IilUU

Pates-màchoires exter- nes fortement échan- crées en dedans, de/ Antennes externes }m}fnière a )aisser entre( Troisième article des (horizontales et se re- el'es,un esPace f°>- .pates-màchoires exter ms des los-<me losal,Se- |nes fortement tronqué

. »/ sottes recouvertes en 1 en avant, plus court ou /épineux. Point de goût

'par un article cyhn-/ dessus par le front. ia peu P^s de la Ion ;

dnque et onguiculé ;\ faueur du second, et a

Troisième article des pates-màchoires externes plus long que le second , plus long que large , ovalaire , peu ou point tronqué antérieu- J rement, et portant sur sa face externe une crête oblique. Régions! pterygostomiennes réticulées et creusées dune gouttière horizontale} G". SÊSARMF qui longe le bord de la carapace et aboutit dans l'angle externe de j 'félines arSCS St' formes et Presque toujours complètement dépourvus)

Tarses styliformes et presque toujours com- 1 plétement dépourvus d'épines. Orbites se con- tinuant presque toujours avec une gouttière I latérale comme dans le genre précédent. Cara- /

pace large et élevée: les bords latéraux épais J G™ CYCLOGRAPSF et tres-courbes. Régions pterygostomiennes j d ordinaire granuleuses et presque réticulées! En général , une crête oblique sur le troisième ] article des pates-màchoires externes.

I I ates des quatre der- /ployant dai !"I!reLpal/" 'f™'^8 / settes recou

sus par le front.

Tarses gros et très- /

fies

/nullement natatoires.

2KAPSOJDIEMS.

«peu près aussi large que long.

tière horizontale sous le bord latéral delà ca- rapace et sou vrantidans l'orbite. Carapace dé- primée ; ses bords laté- raux très-minces et peu courbés. Régions pte- rygostomiennes non réticulées. Point de crête saillante sur le troisième article des pates-màchoires exter- nes.

Carapace notable- / ment plus large quel longue, et à peu près) carrée. Front presque! toujours reployé en| bas.

G". GRAPSL.

Carapace plus longue \ que large; front avancé ! G". JMUT1LOGRAPSL. \et simplement incliné./

ma^lrp'T^o011'68!6*161'065 tetm™ées e" "^dans «n bord droit et se touchant presque dex

manière a ne pas la.sscr entre elles un grand espace en forme de losange. P q j G". PSEUDOGRAPSE.

^ Antennes internes verticales , se reployant dans des cavités ouvertes en dessus et creusées dans toute l'épaisseur.

des quatre dernière» paire, terminées par un article lamelleux et lancéolé : évidemment natatoires. crcstaoés, roMi ii. (page 70

rc. PLAGUS1E.

" VARUNE.

DES CRUSTACES. Jl

Genre SES ARME. Sesarma (i).

Le nom générique de Sèsarme a été donné par M. Say à quelques petits Crustacés de l'Amérique , qu'il a ensuite réu- nis aux Grapses. Ces Grapsoïïliens nous paraissent cependant devoir être distingués et constituer le type d'un genre assez nombreux. Ils sont remarquables par la forme quadrilatère de leur ca rapace, qui csten général presque équilatérale et très -élevée en avant ; le bord fronto-orbitaire en occupe toute la largeur; les bords latéraux sont droits et le bord posté- rieur très-long. Le front est presque toujours brusquement reployé en bas et sa longueur est très-considérable; il dépasse la moitié du diamètre transversal delà carapace (PI. 19, iig. 4 et 5). Les yem. sont gros et de longueur uudiocre; les or- bites sontovalaires, et il existe à leur angle externe un hiatus en général très grand qui se continue avec une gouttière hori- zontale située immédiatement au dessous du bord latéral de la carapace, caractère que nous avons déjà rencontré chez les Macrophthalmes, mais qui n'existe pas chez la plupart des Grap>oïuiens ; le bord inférieur de l'orbite est horizon- tal et dirigé en avant ; enfin il s'élève de la partie interne du plancher orbitaire une dent très forte qui se dirige vers le front. Les fossettes antennaircs sont ovalaires transversale- ment, et l'espace qui les sépare est en général très- large ( fig. 5 ). L'article basilalre des antennes externes est plus ou moins cordiforme , et donne insertion à l'article suivant dans une échanerure située au milieu de son bord interne ; sa largeur est considérable , cependant le front le dépasse laté- ralement. \J épis tome est très court et très-saillant , de même que toutes les parties qui l'entourent; il se continue avec le bord orbitaire inférieur , et au dessous de ce bord on voit

(1) Cancer, Linn. , Herb. , etc. Grapsus , Fabricius La- treille, etc. Sesarma, Say, Acad. of Philacleîphia , vol. 1.

7.2 HIST.jJIRE NATURELLE

une gouttière horizontale qui vient aboutir à 1 angle du cadre buccal; il existe aussi d'à litres sillons sur les ragions ptery- gostomii'iines dont la surface est granuleuse ou réticulée,- en général elle est divisée en peti' s carrés d'une régularité ex- trême ( fig. 5), et ce caractère suffirait à lui seul pour faire distinguer la plupart des Sésarmes de presque tous les autres Catométopps. La disposition des pâtes- mâchoires externes est également très- remarquable ; ces organes laissent toujours entre eux un grand espace vide ayant la forme d'un losange, et leur troisième article, plus long que large, et plus long que le second , est ovalaire et peu ou point tronqué anté- rieurement. Il est aussi à noter qu'il existe sur la surface de cetle portion lamelleusc des pâtes -mâchoires externes une ligne saillante ou crête, qui se porte obliquement d son angle externe et postérieur à son angle int rieur et interne ; en général cette crête est garnie de poils, et on remarque un sillon profond près de son bord externe.

Le plastron sternal est en général convexe d'arrière en avant, et, chez le mâle, la portion antérieure de la cavité qui reçoit l'abdomen est arrondie et entourée d'un petit re- bord. Les pâtes antérieures du mâle sont presque toujours beaucoup plus longues que celles de la seconde paire, et ter- minées par une main forte et renflée Quelquefois il en est de même chez la femelle. Les pâtes de la seconde paire sont moins longues que celles de la troisième paire, et se termi- nent, comme toutes les suivantes , par un article styliforme gros , arrondi , plus ou moins distinctement cannelé , ordinai- rement garni de duvet et presque toujours complètement dé- pourvu d'épines. Le second anneau de 1 abdomen du mâle est en général presque linéaire , et le dernier est beaucoup plus étroit à sa base que le pénultième , de façon que l'abdomen présente dans ce point un rétrécissement brusque. Chez la femelle, le dernier article de l'abdomen est très-p< tit et en général logé presque en entier dans une échancrure de l'an- neau précédent.

Les Sésarmes se trouvent sur les cotes de l'Amérique,, de l'Afrique et de TAbic.

DES CRUSTACES.

73

§ A. Espèces dont la carapace est au moins aussi large que longue , et peu ou point rétrécie posté- rieurement.

a. Bords latéraux de la carapace armés de deux ou trois dents ( V angle orbitaire externe com- pris ). Corps tres-épais , surtout en avant.

1. Sésarme tétragone. S. tetragona (1).

Bords latéraux de la carapace droits et armés de deux dents ; sa surface bombée d'avant en arrière et très-oblique. Front dépassant latéralement le troisième article des an- tennes externes, incliné, surmonté de quatre bosses arron- dies et peu saillantes. Pâtes antérieures grosses et renflées, Longueur, 28 lignes.

Habite l'Océan indien. (C. M. )

2. Sésarme africaine. S. africana.

Bords latéraux de la carapace droits et armés de trois dents , dont la dernière est très-petite. Front à peu prés comme dans l'espèce précédente. Carapace très-élevée anté- rieurement , et présentant dans sa moitié postérieure des lignes courbes transversales , qui , chez le mâle , sont garnies de du- vet. Troisième article des pâtes mâchoires externes pres- que aussi large que long, et sans èchancrure au bout. JNlains à pince granuleuse en dehors. Du reste très- semblable à l'espèce précédente. Longueur, 1 pouce.

Habite le Sénégal. (C M. )

(1) Cancer tetrngonus? Fabr. Suppl. p. 3^1. C. fascicularis , Herhst, PI. ^7» tis>- 5. Ocypode telragoua , Olivier, Enryc. t VIII, p. /'( 18- Grapsus telragoiuis , Latr. Hist. des Crus t. t. VI p. -ji.

74

i HISTOIRE NATURELLE

3. Sésarme i?*die>ne. S. indica.

Bords latéraux de la carapace droits et armes de trois dents. Front comme dans les espèces précédentes. Troi- sième article des pâtes- mâchoires externes à peu près deux J'ois aussi long que large. Carpe armé (Tune série de dents dont l'interne assez forte. Longueur, 16 lignes.

Habite Java. ( C. M. )

4- Sésarme imprimée. S. impressa.

Bords latéraux de la carapace armés de trois dents (dont la postérieure à peine distincte ) , droits, un peu diver- gent postérieurement et se terminant en dessus des pâtes de la quatrième paire. Front moins large que dans les espèces précédentes , ne dépassant pas notablement le troisième article des antennes externes , presque vertical et profondément quadriiobé en dessus. Deuxième article des pâtes- mâchoires externes marqué d'une dépression semi lunaire longitudinale. Pinces fortes, surtout du côté gauche. Kessem- ble beaucoup à la S. tétragone. Longueur, 18 lignes.

Habite? (CM,)

5. Sésarme trapezoïde. S. irapezoidca (1).

Bords latéraux de la carapace armés de trois dents, droits, divergeant postérieurement et se terminant au- dessus des pâtes de la troisième paire. Front comme dans l'espèce précédente. Carapace moi ni élevée. Deuxième article des pâtes mâchoires lisse et sans dépression. Pmces petites ; pâtes très-aplaties. Longueur, \5 lignes.

Habite? (CM.)

(1) Guérin , Collect. du Muséum.

DES CRUSTACÉS. 76

6. Sésarme bombée. S. curvata.

Bords latéraux delà carapace armés de trois grosses dents et as.: 'Z fortement courbés. Forme générale assez sem- blable à cell de la S. tétragone. Carapace plus bombée, mais lisse en deln-rs.

Habite le Sénégal. (C. M.)

aa. Bords latéraux de la carapace ne présentant pas de dent en arrière de ï angle orOUaire externe. ( Corps déprimé. )

7. Sesarme carrée. S. quadrata (i).

Epistome lisse. Front presque vertical et à bord droit; or- bites grands et obliques. Carapace s' élargissant un peu en arrière et légèrement granuleuse. Pâtes antérieures petites; les suivantes très-aplaties. Longueur, 8 lignes.

Habite les environs de Pondichéry. (C. M.)

8. Sésarme cendrée. S. cinered (2).

Epistome couvert de granulations. Front profondément creusé au milieu. Carapace carrée et plus déprimée que dans

(î) Cancer quadratus , Fabr. Stlppl. |*. 3^1- Orypode plimta , Éosc, op. rit. t. 1 , p. 198 Olivier, Encyc. t. Mil, p 4'9- Latr. Hist. des Crust. t VI, p. 4~-

L'espèce figurée par 31. de Haan, sous le nom de Orapms (Parhyso- ma ) (jitadntUts , F^i>r. ( Faune Jap Crust PI 8, h? 3), est beau- coup plus grande que la précédente , c s'en dislingue par les pâtes antérieures beaucoup plus fortes , et dont les doigts paraissent tor- dus. La description n'en a pas encore été publiée.

(2) Cancer u/ia , Pison , op cit. lib. 5 , et 3îargrave , op. cit. p. 184. Grapsus cinereus , Bosc , Hist. nat. des Crust. t. I , p. 204, PI- 6, fig. 1. Latreille, Hist. nat des Crust. t. VI, p 7». Sesarrna reticulata. Say, op. cit. Aead. de Phiiad. t, I, p. 73, PI. 4. fig« 5, et Grapsus reticulatus, Say, loc. cit. p- 442,

76 HISTOIRE NATURELLE

l'espèce précédente, à laquelle cePe-ci ressemble, du reste, CAlrcmcment. Longueur, environ 6 lignes.

Habite les côtes des Etats-Unis d'Amérique et les Antilles. (C. M.)

§ B. Espèces dont la carapace est beaucoup plus lon- gue que large et fortement rétrécie en arrière.

9. Sésarme de Pison. S. Pisonii (1). (PI. 19, %. 4 et 5.)

Carapace déprimée et un peu convexe transversale- ment. Front très large et presque vertical ; bords latéraux en- tiers. Troisième article des pâtes -mâchoires externes plus long que le second, et ovalaire ; pâtes longues et très - comprimées ; tarse fort court. Longueur, S lignes.

Habite les Antilles. (CM.)

Le Grapse de Husard, Grapsus Husardii, de M. Des- marest ( Considér. p. i3i ), nous paraît appartenir à ce genre et devoir se rapprocher de notre Sésarme africaine. Yoici la description que ce naturaliste en a donné :

« Longueur du corps 11 lignes; largeur 1 pouce. Carapace élevée, presque carrée, à surface un peu irrégulière, ayant quatre lobes placés sur une même ligne , entre les yeux , au- dessus du chaperon , qui est infléchi et un peu creusé dans son milieu; région génitale faisant une pointe très-marquée en avant ; région cordiale assez élevée ; serres médiocres , légère- ment granuleuses , avec les doigts terminés en pointe , ayant leurs bords internes appliqués l'un contre l'autre dans toute leur étendue et à peine rugueux ; carpe légèrement épineux sur

(1) Aral a pi ni m a, Pison , lib. V, p. 3oo ( figure reproduite dans Margrave 1 lib. IV, p. i85). Latreille a confondu cette espèce avec le Grapse ensanglante , voyez JLatr- Encyc. article Plagusie , t. X , p. 148-

bEs cnu stages. 77

•on bord interne et antérieur ; bras Irièdre ayant ses trois arêtes ou angles dentelés également ; cuisses des quatre der- nières pâtes comprimées sur leur bord antérieur et munies dune épine à l'extrémité de ce bord, au-dessus de l'articula- tion des jambes. Couleur générale brunâtre.» Trouvé à l'em- boucbure du fleuve Sénégal.

Le Cancer hispanus de Herbst (t. 1 , p. i56, Pi. 87, fîg. 1), me semble devoir appartenir à ce genre , ou du moins s'en rapprocher beaucoup.

Genre CYCLOGRAPSE. Cyclograpsus ( 1).

Dans ce groupe le corps est beaucoup moins aplati que chez les Grapses, et il est plus large , car presque toujours le diamètre transversal de la carapace excède de beau- coup sa longueur. Le front est incliné, mais loin d'être vertical; enfin les bords latéraux du test sont élevés, minces et très-courbes, et ses parois latérales forment d ordinaire avec sa face supérieure un angle presque droit. Les yeux n'offrent rien de remarquable ; les orbites sont dirigée en avant et présentent presque toujours au-dessous de leur angle externe une échancrure large et profonde qui, de même que chez les Sésarmes, se continue en ar- rière avec une gouttière transversale creusée clans les régions ptérygostomiennes de la carapace au-dessous de son bord latéral. Les fossettes antennaires sont bien moins étroites que chez les Grapses , et l'article basilaire des antennes eUerncs est beaucoup moins large. Les pâtes -mâchoires externes ressemblent extrêmement à celles des Grapses. Leur troisième article est moins long que le deuxième, aussi large que long , élargi antérieurement et fortement tronqué à son bord antérieur; une petite crête saillante et pilifère se porte obliquement de l'angle antérieur et intérieur de cet

(1) Grapsus, Latreiile , Coll. du Muséum.

^8 HIS TU I ftjE mu ;,i.Lii;

article à l'angle postérieur et extérieur de l'article procè- dent, de façon à former avec celle du côté opposé un trian- gle dont la base est en arrière; eniin i'appendice externe de ces pâtes -mâchoires atteint presque Je bord antérieur du troisième article de leur tige et se termine par un appen- dice multi-articulé. Les pâtes ont à peu près la même forme et la même disposition que chez les Grapses, seulement le tarse est moins gros et ne porte point d' pines.

Ce genre appartient presque exclusivement aux mers d'Asie. On ne sait rien sur les mœurs de ces Crustacés.

§ A. Espèces ayant le bord latéral de la carapace entier.

a. Une gouttière profonde naissant de Vhiatus or- bitaire externe et se dirigeant en arrière.

1. Cyclograpse ponctué. C. punctatus.

Pénultième article de l abdomen du ma le pentagonal. Régions cordiale et intestinale bien distinctes et lisses ; les ré- gions hépatiques piquetées. Bords latéraux de la carapace gar- nis d'un petit bourrelet très-mince. Orbites très -incomplets en dessous. Pâtes couvertes de petits points bruns rouges. Torses stos et courts. Longueur, i5 lignes.

Habite l'Océan indien. (C. M. )

i. Cyclograpse d'Audouin. C. Audouinii.

Pénultième article de V abdomen du mâle quadrilatère , avec ses bords latéraux régulièrement courbés. Hélions cordiale et intestinale à peine distinctes. Point de taches punc- tiform.es bien circonscrites. Longueur, i pouce. (Peut-être n'est-ce qu'une variété de l'espèce pi\ cédente. )

Habite la .Nouvelle-Guinée. ( C. M. )

fc£* CRUSTACÉS.

79

<2#. Point de gouttière oost-orbitaire bien marquée. 3. Cyclograpse entier. C. integer (i).

Carapace rëtrëcie antérieurement. Paroi inférieure de l'or- hife bien formée et séparée de l'angle externe par une échan- crure seulement. Tarses légèrement épineux. Longueur, 4 Ho*

Habite le Drésil. (C. M. )

§ B. Espèces dont le bord latéral de la carapace est denté.

b. Hiatus orbitaire externe peu marqué. Orbites dirigés en avant.

4- Cyclograpse quadridenté. C. quadridcntatus.

Deux dents de chaque côté de la carapace (l'angle ornitatre externe compris). Front avancé, incliné et échancré au milieu. Piégions ptérygostomiennes lisses. Longueur, lolig.

Habite la Nouvelle-Hollande. ( C. M.)

5. Cyclograpse a six dents. C. sexdentatus.

Bords latéraux de la carapace granulés et divisés de chaque côté en trois dents , dont les deux premières très- larges. Région stomacale bosselée. Front droit. Pâtes minces j tarses gros et courts. Longueur, 1 5 lignes.

Habite la Nouvelle-Zélande. (C. M.)

6. Cyclograpse de Gaimard. C. Gaimardii.

Mêmes caractères que dans l'espèce précédente excepté les tarses qui sont grêles et styliformes. Longueur, i pouce. Habite la Nouvelle-Hollande. ( C. M.)

O) Grapsus integer, Latr. Collect. du Muséum.

30 HISTOIU6 2CATUKELLE

7. Cyclogmapse crénelé. Cyclograpsus crcjiulalus (1)

Trois dents de chaque coté de la carapace. Région sto- macale à peine bosselée. Front presque droit. Pâtes garnies en dessus et en dessous de longs poils. Longueur, 1 1 lignes.

Habile? (C. M.)

8. Cyclograpse a huit dents. C. octodentatus.

Bords latéraux de la carapace armés de quatre dents , dont les deux dernières très petites. Un sillon linéaire obli- que entre les régions hépatiques et branchiales Orbites assez largement omerts en dessous, mais ne se continuant pas, avec une gouttière latérale. Point de créle sur le troisième article des pâtes mâchoires externes. Tarses légèrement épi- neux.

Habite nie King. (CM.)

bb. Hiatus orbitaire externe très- large; orbites très- obliques

6. Cyclograpse de Latreille. C, Latrcillii {1).

Carapace presque quadrilatère, très-élevée et armée de trois dents de chaque côté. Tarses grêles. Bouche tiès-saillante. Longueur, 4 ligues.

Habite l'Ile-de-France. (CM )

(1) Grnpsns creiuilatus , Guérin , Collect. du Muséum. (i) Grapsus venosus , Latr. Collect. du Mus.

DES CRUSTACÉS. 8l

Genre PSEUDOGRAPSE. Pseudograpsus (i).

Un des caractères signalés avec raison par M. Latreille comme étant distinctif des groupes naturels que l'on désigne sous les noms de Grapse et de Plagusie , est d'avoir les pates- mâchoires externes étroites et échancrées à leur bord interne , de façon que ces organes , au lieu de fermer complètement la bouche, laissent entre eux un espace vide ayant la forme d'un losange ; mais cette disposition ne se rencontre pas chez toutes les espèces qu'on a l'habitude de ranger dans le genre Grapse, et comme ces modifications de l'appareil buccal coïncident avec d'autres caractères, et semblent indiquer une division naturelle parmi ces animaux , nous l'avons pris pour base de leur classification , et nous désignerons sous le nom de Pseudograpse le nouveau genre que nous proposons d'établir pour recevoir les Grapsoïdiens marcheurs , dont la bouche est complètement fermée par les pates-mâchoires externes.

La forme générale de ces Crustacés se rapproche de celle des Cyclograpses plus que de celle de la plupart des au- tres Grapsoïdiens , car leur corps est épais et leur carapace , convexe en dessus , est assez régulièrement arrondie sur les côtés. L'article basilaire des antennes externes est pres- que carré, et se joint au front; son bord externe est en contact avec une dent verticale qui s'élève sur le plancher de l'orbite comme chez les Macrophthalmes et les Ocypodiens ; le bord interne du second et du troisième article despates- mâchoires externes est droit, et ce dernier article , notable- ment plus large que long , présente au milieu de son bord antérieur une échancrure d'où naît la tigelle terminale. Le plastron sternal est presque circulaire et légèrement courbé d'avant en arrière. Les pâtes antérieures du mâle sont très-

(i) Grapsus , Latreille , Desmarest, etc.

CRUSTACÉS, TOME IT. G

82 HISTOIRE NATURELLE

grosses et beaucoup plus longues que toutes les suivantes , qui sont arrondies et terminées par un tarse velu et complè- tement dépourvu d'épines. Enfin , l'abdomen du mâle ne s'étend pas tout-à-fait jusqu'à la base des pâtes postérieures , et son second article est linéaire.

Les Pseudograpses appartiennent aux mers d'Asie. Nous ne savons rien sur leurs mœurs.

I. PsEUDOGRAPSE PORTE-PINCEAU. P. peilitilUgeV (l).

Mains \ renflées , sans carènes ou lignes élevées , et garnies de poils , qui , sur la face extérieure des doigts , sont très-lonçs et raides. Front lars;e et fortement recourbé en bas. Bords latéraux de la carapace très-obtus et armés de trois dents courtes et arrondies. Pâtes arrondies et garnies d'un duvet serré. Longueur, i pouce.

Habite les mers d'Asie. (CM.)

2. PsEUDOGRAPSE PATES PALES. P, pallipes (2).

Mains à peine renflées et garnies de quatre petites crêtes\longitudinales élevées et dépourvues de poils. Front presque horizontal. Bords latéraux de la carapace minces et armés de trois dents triangulaires et pointues. Longueur, 4%*

Habite la Nouvelle -Hollande. (G. M.)

Le Crustacé fossile décrit par M. Desmarest sous le nom de Gecarcinus trispinosus (Crust. foss. p. 108, PI. 8, fig. 10), me paraît ressembler au Pseudograpse penicilliger bien plus qu'à aucun autre Brachyure , et devoir être placé dans ce genre

Ci) Rumph, Mus. PL 10 , %. 2. Cancer setosus ? Fabricius , Suppl. 339. Grapsus penicilliger, Latreille , Règne animal de Cuvier, il«. édit. t. III, p. 16, PI. 12, fig. 1, et 2e. cdit. PI. 16, fig. 1 ; Eueyc. t. X, p. i-';o. Lamarck, Hist. des anim. sans vert, t. V, p -i\(j. Desm. Consid. PI. i5, ii^. 1.

(2) Grapsus pallipes, Lafr, Col!, du Mus.

ni: s crustacés. 83

plutôt que parmi les Gécarcins , avec lesquels il n'a que fort peu d'analogie. La carapace , plus longue que large , est à peu près quadrilatère ; les bords latéraux cependant sont assez fortement arqués et présentent dans leur moitié antérieure trois dents ob- tuses et arrondies ; la région stomacale est divisée par un pro- longement de la région génito-cordiale , et le bord pestérieur de la carapace est très-large. Les pâtes antérieures sont grosses et courtes ; enfin l'abdomen du mâle , divisé en cinq pièces , est reçu dans un sillon étroit et profond du plastron sternal. On ignore le gisement de ce fossile.

Genre GRàPSE. Grapsus (i).

Le genre Grapse a été établi par Lamarck pour recevoir une partie dti genre Cancer , tel que Fabricius l'avait cir- conscrit , et a été adopté par tous ses successeurs ; mais la plupart des auteurs y ont rangé des espèces que nous ne croyons pas devoir y laisser. Celles auxquelles nous conser- vons ce nom sont pour la plupart remarquables par l'aplatis- sement extrême de leur corps (PI. 19, fig. 1). La face supé- rieure de leur carapace est toujours presque horizontale et à peu près carrée. Son bord antérieur n'occupe que rarement toute sa largeur ; mais la différence est peu considérable , et en général sa partie postérieure n'est point rétrécie ; les bords latéraux sont minces, et ordinairement un peu courbés. En- fin, la région stomacale est très- large, et les régions branchiales très-étendues et presque toujours marquées de lignes saillan- tes obliques. Le front est très-large et incliné, ou même complètement reployé en bas ; sa partie supérieure est en général divisée en quatre lobes qui deviennent souvent très- saillans. Les orbites sont profondes , et leur bord inférieur est au moins aussi saillant que le bord supérieur; leurextré-

(1) Cancer, Linn. , Fabr. , Herb. , etc Grapsus, Lamk. Syst. des Anim. sans vert. p. iôo. Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 56, etc. Leach, Trang. Linn. Soc. vol. XI. Desmarest , op. oit. p. 129, etc.

6.

g/ HISTOIRE NATURELLE

mité externe ne s'ouvre pas dans une gouttière horizontale située sous le bord latéral de la carapace, comme dans le <*enre Sesarme , et pi ésente au plus une ou deux petites échancrures (fig. 5). Enfin, la dent qui s'élève de leur paroi inférieure , au-dessous de l'articulation de l'œil , est en général très-forte. La disposition des antennes est à peu près la même que dans le genre précédent , seulement les fossettes antennaires sont en général moins larges , et séparées entre elles par un espace plus étroit. Les pates-mdchoires exter- nes sont fortement échancrées en dedans , de façon à laisser entre elles un grand espace vide ayant la forme d'un lo- sange ; leur troisième article est trapézoïdal , et se termine antérieurement par un bord droit et très-large; en général, il est à peu près de la longueur du deuxième article , et porte l'article suivant à son angle externe; mais quelquefois il est très-court , fortement dilaté du côté externe , et donne in- sertion au quatrième article vers le milieu de son bord anté- rieur. Si on ne craignait de trop multiplier les divisions génériques parmi des animaux qui se ressemblent beaucoup, on pourrait se servir de ce caractère pour séparer des Grapses les espèces dont nous parlerons dans notre deuxième section de ce genre. Les régions ptèrygostomiemies sont lisses ou très-légèrement granuleuses , et ne présentent jamais la dis- position si remarquable chez les Sésarmes. Les pâtes de la première paire sont courtes, le bras est éiargi et épineux en dedans , et les mains courtes , mais assez fortes chez les mâles. Les pâtes suivantes sont remarquablement aplaties ; leur troisième article est tout à- fait lame lieux in férieu rement, dans sa moitié externe , et son bord supérieur est mince et élevé ; enfin , le tarse est gros et très-épineux. Les pâtes de la deuxième paire sont beaucoup plus courtes que les troi- sièmes , qui à leur tour sont en général un peu moins lon- gues que les pénultièmes. L'abdomen du mâle est triangu- laire ; celui de la femelle est très-large , et son dernier article est erand et point enclavé dans une éehancrure de l'article précédent comme chez les Sésarmes.

DES CRUSTACES. 85

Ce genre est répandu clans presque toutes les parties du monde. Les espèces dont les habitudes sont connues habi- tent en général les côtes rocailleuses, et courent avec une grande rapidité.

§ A. Espèces ayant le troisième article des pâtes mâ- choires externes plus long que large et sans dila- tation notable vers V angle externe.

i. Grapse ensanglanté. G. cruentatus (i),

Bords latéraux de la carapace armés de deux dents {y compris celle qui forme V angle orbitaire externe). Front très-large , occupant plus de la moitié de la lar- geur de la carapace , et presque vertical. Portion pos- térieure de la carapace bombée ; bord inférieur des bras forte- ment denté; pinces creusées en cuillère au bout. Une dent arquée à l'extrémité du bord supérieur du troisième article des quatre dernières paires de pâtes. Longueur, 2 pouces. Couleur, rouge piqueté de jaune, et avec des taches jaunes circulaires sur les régions branchiales ; pâtes jaunes avec des taches rouges.

Habite le Brésil et les Antilles. ( C. M. )

2. Grapse livide. G. lividus.

Front assez large occupant la moitié de la carapace et presque horizontal. Bords latéraux de la carapace armés de deux dents , divergeant; sa partie postérieure presque plane. Bord inférieur des bras peu ou point épineux p

(1) Cancer ruricola , Degéer, Mém. pour servir à l'hist. des

Insectes, t. VII, p. 417, PI. a5 Grapsus cnientaïus , Latr. Hist

nat. des Crust. t. VI, p. 70; Encyc. t. X , p. 148, art. Plagmie. Lamk. Hist. des Anim. sans vert. t. V,p. 9^8. Desm. Consid. sur les Crust- p. 102,

86 HISTOIRE NATURELLE

pinces peu ou point creuse'es en cuillère. Point de dent à l'ex- trémité du troisième article des pâtes des quatre dernières pai- res. Longueur, i4 lignes. Couleur, jaunâtre marqueté de rouge , quelquefois presque entièrement rouge. Habite les Antilles. ( C. M. )

3. Grapse peint. G. pic tus (i).

Front médiane n'ayant pas à beaucoup près la moitié de la longueur de la carapace et presque vertical. Bords latéraux armés de deux dents , minces et très-courbes ; carapace très -aplatie et moins large que dans les espèces précé- dentes. Régions branchiales marquées de lignes transversales obliques ; région stomacale légèrement squammeuse. Epis tome très-grand, lisse et sans crête transversale. Pâtes très- longues et très-aplaties ; extrémité du bord inférieur de leur troisième article armée de fortes dents. Pinces en cuillère. Longueur, environ 2 pouces. Couleur, rouge avec des taches jaunes irrégulières.

Habite les Antilles , et se tient d'ordinaire dans les palétu- viers. (CM.)

MM. Quoy et Gaimard ont rapporté des îles Sandwich un Grapse qui a la plus grande analogie avec le précédent , mais qui me semble devoir en être distingué , à raison du grand nombre de petits poils coniques disposés par petites rangées transversales sur les régions branchiales , et stomacales , de l'étendue plus considérable du front , et de quelques autres ca-

(i) Seba, Mus. t. III, PI. 18, fig. 5 et 6. Pagurus maculalus , Catesby, Hist. nat. de la Caroline, t. II, PI. 36, fig. 1 Cangrejo de arrecife , Parra , JJescripcion de diferentes piezas de Historia natural, tab. 48, fig. 3 Cancer ïenuicri status, Herbst, PI. 3, lig. 33 et 34- C. grapsus , Fabr. Suppl. p. 3\-2. Grapsus pictus , Latr. nat. des Oust, t VI, p. 69; Encyc. t. X, p. 147, PI. 3o5, fig. 3, etc. Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p- 2^8. Desm. Consid. sur les Crust. p. i3o, PI. 16, fig. 1. Edwards, Atlas du Règne animal de Cuvier, 3e. éd. Crust. PI. 22.

DES CliUSTACÉS. %n

ractères ; mais n'ayant observé qu'un seul individu en assez mauvais état de conservation , et le Grapse peint présentant des différences individuelles assez grandes , je n'oserais prononcer à cet égard ; néanmoins j'ai cru devoir noter le fait, car il est très -intéressant pour la géographie zoologique. Dans la collec- tion du Muséum , j'ai désigné ce Crustacé sous le nom de GRArsE rude. C'est probablement l'espèce figurée par MM. Quoy et Gaimard sous le nom de Grapse peint, ( Voyage de M. Frey- cinet, PI. 76, %. 2. )

4. Grapse rayé. G. strigosus (1).

Forme générale comme dans l'espèce précédente. Front un peu moins incliné ; fossettes antennaires beaucoup plus larges. Epistome très-court et présentant de chaque coté une petite crête transversale. Longueur, 1 \ pouces. Couleur, rouge et jaune mélangés irrégulièrement.

Habite la mer Rouge , l'Océan indien et la Nouvelle- Hollande. (C. M.)

5. Grapse bigarré. G. variegatus (2).

Bords latéraux de la carapace armés de trois dents. Front presque horizontal , un peu concave , et n'occupant pas la moitié de la longueur de la carapace. Forme générale, la même que chez le G. rayé. Epistome très-court et garni de crêtes transversales. Troisième article des pâtes - mâchoires

(1) C. strigosus , Herb. PI. 4;7 ng- 7- Grapsus strigosus, Latr. Hist. nat. des Crust. t, VI, p. 70. Grapsus alho lineatus , La- marck , Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 249. ?- Latr. Encyc. t. X, p. 148.

(2) Cancer variegatus , Fabr. Eut. Syst. p. 4^0- Suppl. p. 343, n°. 3o. Grapsus variegatus , Latr. Hist. nat- des Crust. t. VI, p. 71. Grapsus personatus , Lamk. Hist. des Anim. sans vert. t. V S p. 249. Latr. Encyc. t. X , p. 147 Grapsus variegatus, Guérir). L:onog. du Règne animal Crust- PI. 6, %. 1.

88 HISTOIRE -NATURELLE

externes beaucoup plus long que dans les espèces précédentes. Mains très-fortes ; troisième article des pâtes suivantes à peine denté en dessous. Longueur, i \ pouces. Couleur, jaune et rous;e disposés par grandes masses.

Habite la Nouvelle-Hollande , les côtes du Chili , etc.

BB. Troisième article des pates-mâchoircs externes aussi large que long f et dilaté en dehors vers l'angle antérieur.

6. Grapse madré ou varié. G. varias (i).

Carapace lisse et presque carrée. Front saillant, presque horizontal , et égal à la moitié de la largeur de la carapace. Bords latéraux armés de trois dents trés-fortes. Troisième article des pâtes- mâchoires externes très-large et donnant in- sertion à l'article suivant vers le tiers interne de son bord an- térieur. Pâtes de longueur médiocre. Longueur, environ 18 lignes. Couleur générale, rouge violacé varié de petites taches irrégulières jaunâtres.

Très-commun sur les parties rocailleuses des côtes de la Bretagne , de l'Italie , etc. (C. M.)

7. Grapse moissonneur. G. messor (2).

Carapace lisse et quadrilatère , mais beaucoup plus large que dans l'espèce précédente. Front très-incliné , peu avancé, et occupant beaucoup plus que la moitié de la largeur de la ca-

(1) Cancre madré? R.ondelet , Hist. des Poissons ,p. 406 Cancer marmoratus , Fabricius , Syst, Entomol. II , p. 45o. Herbst, t. I, p. 261, PI. 20, fig. 114. Desmarest, Consid. sur les Crust. p. i3i. Olivi, Zool. Adriat. PI. 11, fig. 1. Grapsus varius , Latreille , Hist. nat. des Crust. t. VI , p. 67 ; Encyc t. X , p. 147, etc.

(2) Cancer messor, Forskal , Egypte, p. 88. Grapsus Gaimardii, Audouin, Expl. des Planches de M. Sayigny, Egypte, Crust. PI. 2, fig. 3.

DES CRUSTACÉS. 89

rapace. Bords latéraux entiers , et ne présentant tout au plus quune seule petite dent en arrière de l'angle orbi- taire externe. Troisième article des pates-mâchoires externes moins large que dans le G. madré' , et donnant insertion à l'article suivant vers le tiers externe de son bord antérieur. Pâtes de longueur me'diocre. Longueur, environ i pouce. Habite la mer Rouge et l'Océan indien. ( C. M. )

8. Grapse plissé. G. plicatus.

Carapace garnie d'un très- grand nombre de lignes saillantes transversales , qui donnent à toute sa surface un aspect plissé , plus large que dans l'espèce précédente , mais du reste ayant à peu près la même forme. Bords latéraux en- tiers _, ou n'ayant qu'une seule dent après l'angle orbitaire externe. Front très-large et médiocrement incliné. JYJains rayées longitudinalement. Longueur, 6 lignes.

Habite les îles Sandwich. ( C. M. )

Latreille pense que le Cancer tridens de Fabiïcius ( Suppl. p. i4o) pourrait bien appartenir à ce genre. ( V. Encyc. t. X, p. i47-)

Genre NAUTILOGRAPSE. Nautilograpsus (i).

Cette petite division générique ne diffère que très-peu de celle des Grapses , mais établit le passage entre ces derniers Crustacés et les Trapézies. Ici la carapace , au lieu d'être notablement plus large que longue et presque plane comme chez les Grapses, est plus longue que large, et bombée en des- sus. Les régions ne sont pas distinctes. Le front est avancé , lamelleux et simplement incliné. Les bords latéraux sont courbes et longs. Le bord interne du deuxième article des pates-mâchoires est presque droit , et le troisième article est

(i) Cancer, Herb. , Fabr. Grapsus , Latreille, Roux, etc.

C)0 HISTOIRE NATURELLE

plus large même que chez le Grapse madré , mais à peu près de même forme. Enfin , les pâtes sont beaucoup plus courtes que chez les Grapses , et les verges du mâle traversent une simple échancrure du bord du plastron sternal. Du reste , ces Crustacés ressemblent aux Grapses de la deuxième division.

Je ne connais qu'une seule espèce de ce genre qui se voit dans presque tous les parages et se rencontre en haute mer , souvent flottant sur le fucus natans ou sur de grands animaux marins.

i. Nautilograpse minime. N. minutus (i).

Carapace glabre ; une petite dent plus ou moins marquée en arrière de l'angle orbitaire externe. Pâtes antennaires fortes ; les suivantes très-comprimées et garnies en dessus d'une bor- dure épaisse de longs poils ; tarses très -courts et épineux en dessous. Longueur, /$ k 8 lignes. Paraît offrir de grandes variations dans ses couleurs. (C. M.)

Genre PLAGUSIE. Plagusia(i).

Les Plagusies ressemblent beaucoup aux Grapses par leur forme générale , mais s'en distinguent au premier coup d'oeil

(i) Cancellus marinus mini mus quadratus, Sloane Jamaica, vol. XI, PI. 245, fig I. Turtle crabe, Brown , Jamaica, p. ^11, PI. l\i , fig. 1. Cancer minutus, Fabricius , Eut. Syst. v. XI ,p. 44^, e* Suppl. p. 343. Linneus, Mus. ad. Fred. 1, 8, 91, Itin. W. Goth, tab. 3, fig. 1-2. Herbst, t. I , PI. 2, fig. 32. Grapsus minutus, Latreille , Hist. nat. des Crust. t. VI , p. 68. Grapsus cinereus , Say, op. cit. p 99. Grapse unie , Lamarck , Galerie du Muséum.

.Nous ne voyons aucune raison suffisante pour distinguer de cette espèce le Grapsus testudinum de Roux ( Crust. de la Méditerranée, PI. VI, fig. 1-6).

(2) Cancer, Fabricius, Herbst, etc. Grapsus , Latreille, Hist. nat. des Crust. t. VI. Plagusia , Latreille , Gênera Crustaceo- rum , etc. Desmarest,

DES CRUSTACES. gi

par une disposition singulière des antennes internes qui ne se rencontre dans aucun autre Décapode Brachyure. Ces orga- nes , au lieu de se reployer sous le front , se logent chacun dans une échancrure profonde de cette partie , de manière à rester toujours à découvert supérieurement (PI. 14 bis, fig. 10 ). La carapace est large et aplatie; son bord an- térieur n'occupe qu'environ la moitié de sa largeur , qui est la plus étendue vers le niveau de i'avant-dernière paire de pâtes. La portion du front comprise entre les fossettes antennaires est triangulaire et recourbée en bas. Les yeux sont courts et gros ; les orbites sont dirigées en avant et en haut , et sont séparées des fossettes antennaires. Les an- tennes internes sont verticales ; les externes occupent l'angle interne de l'orbite , et ont à peu près la même forme que chez les Grapses. Le bord antérieur du cadre buccal est très- saillant , et se continue avec le bord orbitaire inférieur. Les pates-mâchoires externes ferment complètement la bou- che, et ne sont pas échancrées en dedans comme chez les Grapses ; leur forme est en général à peu près la même que chez les Crabes et les Portunes ; le troisième article est beau- coup moins long que le précédent , presque carré , et échan- cré à son angle antérieur et interne pour l'insertion de l'ar- ticle suivant. Le sternum est très-large et profondément échancré en arrière pour recevoir l'abdomen. Les pâtes anté- rieures sont en général médiocres chez le mâle , et petites chez la femelle: les pinces se terminent ordinairement en cuillère. Les pâtes suivantes sont disposées comme dans les Grapses ; tantôt c'est la troisième paire, tantôt la quatrième , qui est la plus longue : en général elles sont ciiiées sur le bord supérieur, et le tarse est toujours armé de fortes épines. L'abdomen est aussi de la même forme que chez les Grapses. Enfin , il en est encore de même pour les branchies. Ce genre appartient plus particulièrement à l'Océan indien, et se trouve depuis le cap de Bonne-Espérance jusqu'au Chili.

C)2 HISTOIRE NATURELLE

§ A. Espèces ayant le bord supérieur des huit der- nières pâtes arme de dents dans presque toute sa longueur.

i. Plagusie clavimane. P. clavimana (i).

Front très-étroit, beaucoup plus long que large, et terminé par deux petites épines. Corps extrêmement aplati. Carapace notablement plus longue que large, pubescente. Bord antérieur de lépistome armé d'une dent spiniforme qui s'a- vance sous le front. Troisième article des pâtes mâchoires ex- ternes très -petit et tronqué extérieurement. Pâtes antérieures très-courtes; mains très-renflées. Pâtes des quatre dernières paires très longues ; celles de la troisième paire les plus longues de toutes , ayant plus de deux fois la longueur de la carapace. Antépénultième anneau de l'abdomen soudé au précédent dans les deux sexes. Longueur, environ i pouce.

Habite la Nouvelle -Hollande , Yanicoro, Nouvelle-Zélande. (CM.)

La Plagusie conservée dans la collection du Muséum sous le nom de P. serripes, de Lamarck (op. cit. t. Y, p. 247 , et Latreille , Encyc. t. X , p. i46), ne me paraît pas différer spécifiquement de la P. clavimane.

Elle habite les mêmes parages.

2. Plagusie cotonneuse. P. tomeniosa.

Front très-large, au moins aussi large que long , ter- miné antérieurement par un bord granuleux , courbé et

(1) Seba, t. III, PI. 29, fig. 21. Cancer planissimus , Herb. PI. 59, fig. 3, Plagnsia clavimana, Desm. op. cit. PL l4> fig. 2.

DES CRUSTACÉS. Qj

surmonté de deux épines acérées. Carapace beaucoup plus convexe que dans l'espèce précédente. Mains garnies en des- sous de plusieurs rangées de granules ; pâtes très-aplaties, pu- bescentes en dessous aussi bien qu'en dessus ; celle de la qua- trième paire la plus longue. Abdomen composé de sept articles distincts chez la femelle. Longueur, 2 pouces.

Habite le cap de Bonne Espérance et le Chili. ( C. M.)

Le Grapsus {Plagusia ) dentipes , de M. Dehaan (Fauna Jap. Cr. PI. 8 , fîg. 1 ) , est une espèce très-voisine de celle- ci , mais qui paraît en différer par la forme du front. La des- cription n'en a pas encore été publiée.

B. Espèces dont les pâtes des quatre dernières paires ne sont armées en dessus que dune seule dent placée près de V extrémité du bord supérieur de leur troisième article.

2. Plagusie déprimée. P. depressa (1).

Carapace garnie en dessus de tubercules déprimés et com- plètement dépourvue de poils. Front triangulaire et échan- cré au milieu. Pâtes moins déprimées que dans les espèces précé- dentes ; une rangée de petites pointes sur la surface supérieure de leur troisième article , dont la face inférieure est convexe et point pubescente. Abdomen comme dans l'espèce précédente. Longueur, environ 2 pouces.

Habite l'Océan indien , les mers de la Chine , de la JNouvelle- Guinée, etc.

Le nom spécifique de cette espèce est assez mal choisi , car elle est moins aplatie que la plupart des Plagusies.

(1) Cancer depressus , Herb. PI. 3, fig. 35.— Fabr. Suppl. p. 543. Grapsus depressus, Latr. llist. nat. des Crust. t. VI, p 66. Plagusia immaculata , Lamarck , llist. des Anim. sans vert. t. V, p. 247. Plagusia depressa, Latr. Encyc. t. X, p. j 4? Desm. Consul, sur les Crust. p. 126.

C){ HISTOIRE NATURELLE

La Plagusia depressa, de M. Say ( Acad. de Plîilad. t. I, p. 100), me paraît plus voisine de l'espèce suivante que de celle-ci , mais devra probablement en être distinguée.

3. Plagusie écailleuse. P. squamosa (i).

Carapace de même forme que dans l'espèce précédente , mais hérissée de tubercules plus élevés et garnis chacun d'un rang de poils raides dirigés en avant , dont la dispo- sition simule celle d'écaillés.

Habite la mer Piouge , l'Océan indien et peut-être les îles de la côte occidentale de l'Afrique. ( G. M. )

La Plagusje tuberculée , de Lamarck ( Hist. des x\nim. sans vert. t. V, p. 247? et Latreille, Encycl. méth. t. X, p. 146, PI. 3o5 , fig. 1 ) , ne me paraît être autre chose qu'un individu de l'espèce précédente dont on aurait enlevé les poils en la brossant.

Genre VARUNE. Varuna (2).

JNous avons établi sous ce nom une nouvelle division générique pour recevoir un Brachyure confondu jusqu'alors avec les Grapses, mais qui s'en distingue par l'existence de pâtes natatoires. Les\arunesont la carapace très-déprimée et presque quadrilatère, mais cependantses bords latéraux sont arqués. Le front est large, droit et tranchant (PI. i^bis, 6.^.8). Les orbites sont à peu près ovalaires ; leur bord supérieur pré- sente une fissure , leur angle externe est très-saillant , et leur

(1) Cancer squamosus , Herbst , t. I, p. 260, PI. 20, fig. n3. Grapsus squamosus, Bosc, t. I, p. 2o3 Latreille, Hist. mit. des Crust. t. VI, p. ^3. Plagusia squamosa, Lamarck, Hist. des Anim. sans vert, t V, p. 2/J7 Latr Encyc. t. X, p i45.

(2) Grapsus, Herbst, Latr. , etc. Varuna, Mime Edwards , Dict. classique d'hist nat t. XVI, p. 5i 1.

DES CRUSTACÉS. 95

bord inférieur presque nul. Les antennes internes se reploient un peu obliquement en dehors, et leurs fossettes sont complè- tement séparées des orbites par l'article basilaire des antennes externes , qui se joint au front , et ne présente rien de remarquable. Uépistome est plus grand que chez la plupart des Grapsoïdes , et les pâtes -mâchoires externes se joignent presque ; leur bord interne est à peu près droit , et leur troisième article , très -dilaté en dehors , porte l'article sui- vant vers le milieu de son bord antérieur , qui est fort large et échancré. Les pâtes antérieures sont grandes , et les suivantes , au lieu de se terminer par un tarse gros et cylindrique , ou styliforme , comme chez les autres Grap- soïdes, ont leur dernier article large, aplati, cilié sur les bords , et de forme lancéolée, L 'abdomen du mâle présente sept articles distincts.

Nous ne connaissons qu'une seule espèce de ce genre.

i. Varune lettrée. V. litterata (i).

Carapace un peu piquetée en dessus , et marquée au milieu d'un H formé par les sillons qui séparent les régions bran- chiales , cordiales , etc. Bords latéraux minces et armés de trois dents très-larges (y compris l'angle orbitaire externe ). Une ligne granuleuse sur chaque région branchiale s'étendant de la base de la dernière dent à l'origine de la dernière pâte , à quel- que distance du bord latéral , qui est également mince et gra- nuleux. Bord antérieur des bras armés de fortes dents arron- dies ; mains un peu comprimées ; pinces courbées en bas et un peu en dedans ; pâtes des quatre dernières paires grandes , aplaties et ciliées sur les bords.

Habite l'Océan Indien. (C. M.)

(i) Cancer litteratus , Fabr. Suppl. p. 34^. Hei'bst, t. III, p. 58, PI. 48, lig. 4- Grapsus litteratus, Bosc , t. I, p. 2o3.

qG HISTOIRE NATURELLE

FAMILLE DES OXYSTOMES.

La quatrième et dernière famille de la grande di- vision des Brachyures a pour type les Leucosies de Fabricius, et se compose de tous les autres Crustacés qui , par l'ensemble de leur organisation et surtout par la conformation de l'appareil buccal, ressemblent le plus à ces animaux.

L'appareil de la génération du mâle ne présente pas ici l'anomalie que nous avons signalée dans la famille des Gatomètopes ; les ouvertures qui livrent passage aux verges sont creusées dans l'article basilaire des pâtes postérieures, comme chez les Oxyrhinques et les Gyclomètopes. La disposition des branchies est aussi à peu près la même que chez ces derniers , mais quelquefois le nombre de ces organes est moins considérable , et ne s'élève qu'à six de chaque côté. Chez plusieurs de ces Crustacés, la cavité bran- chiale ne présente à la base des pâtes aucune ouver- ture pour l'entrée de l'eau nécessaire à la respiration, et ce liquide n'y arrive que par une gouttière creusée de chaque côté de l'espace prélabial et parallèle à la rigole servant au passage de l'eau expulsée de la cavité branchiale. Enfin, chez presque tous les Oxystomes, ce dernier canal est très-long , et se trouve converti en une espèce de tube , par un prolongement des pates- mâchoires antérieures (i). Quant aux parties molles intérieures, on n'a signalé jusqu'ici aucune particula- rité dans leur mode d'organisation.

(i) PI. 20, fig. 12 b et iig. \\.

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La carapace des Oxystomés (i) est en général plus ou moins circulaire ; mais quelquefois elle est arquée en avant seulement, et ressemble beaucoup à celle de cer^ tains Cyclomètopes (2) . Las jeux sont le plus ordinaire- ment petits. La disposition des antennes varie, mais, dans la plupart des cas , la région occupée par ces ap- pendices offre peu d'étendue. Chez la plupart de ces Crustacés , le cadre buccal est tout-à-fait triangulaire, et se termine en avant par un sommet étroit , qui se prolonge très-loin, souvent jusqu'au niveau des yeux et tout auprès du front (3). Les pates-mâchoires ex- ternes qui remplissent cette espèce de chambranle ont aussi le plus ordinairement la forme d'un triangle alonp,é (4) , et ne laissent pas apercevoir au dehors la tigelle terminale ; elles s'avancent alors jusqu'auprès de l'extrémité du cadre buccal , mais ne l'atteignent jamais, de façon qu'il existe toujours dans ce point une ouverture béante qui sert pour le passage de l'eau nécessaire à la respiration ; d'autres fois les pates-mâ- choires externes sont beaucoup plus courtes que le cadre buccal; l'appendice lamelleux des pates-mâ- choires internes les dépasse de beaucoup , et leur troi- sième article, étroit et plus ou moins rétréci anté- rieurement, ne recouvre pas les trois petits articles terminaux. Les pâtes antérieures sont presque tou- jours courtes , et chez la plupart des Oxystomés , la main est comprimée, plus ou moins élevée en dessus, en forme de crête, et disposée de façon à pouvoir s'ap-

(1) PI. i5. %. 7, i3, i5, et PI, 20jfig. 5 et 9.

(2) Pi. i5, fig. 12.

(3) PI. 20, fig. 2, 4- 7 et 12.

(4) PI 20, fig. 4 et 10

CRUSTACÉS, TOME Iï. y

G<5 HISTOIRE V V T U R ELLE

pliquer exactement contre la région buccale. Quant à la forme des autres pâtes, elle est variable.

Les Crustacés que nous réunissons dans cette fa- mille ont jusqu'ici été dispersés dans plusieurs divi- sions différentes. Ainsi , dans la méthode adoptée par Latreille dans la plupart de ses ouvrages, les Leucosiens forment une famille désignée sous le nom d'Orbiculaires ; les Calappes sont réunis aux OEthres dans la famille des Cryptopodes, à cause des prolon- gemens latéraux de leur carapace; les Orithyies et les Matutes sont confondus avec les Portuniens , parce que leurs tarses sont élargis ; les Hépates et les Mur- cies sont placés à côté des Crabes, auxquels ils res- semblent effectivement par la forme de leur carapace ; et les Dorippes sont rangés dans une autre famille, celle des Notopodes, qui se compose principalement de divers Décapodes Ânomoures. Tous ces Crustacés ont cependant entre eux la plus grande analogie de structure; plusieurs, il est vrai, établissent le pas- sage vers la famille des Cyelomètopes, et d'autres semblent conduire vers la section des Anomoures; mais nous croyons qu'on ne peut, sans rompre les liaisons naturelles, séparer entre eux nos Oxystomes. Quant aux caractères d'après lesquels Latreillea établi les familles des Cryptopodes et des Notopodes, ils ne nous paraissent pas assez importans pour servir de base à des divisions pareilles.

Nous établirons dans la famille des Oxystomes qua- tre tribus naturelles reconnaissables aux caractères suivans.

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I 00 HISTOIRE NATUREL'. F.

TRIBU DES CALAPPIEKS.

Les Oxystomes dont se compose ce groupe ont la carapace tantôt circulaire , tantôt très- élargie, et tou- jours plus ou moins bombée ( Pî. i5, fig. 12, et PL 20, fiff. 1 et 3). Le front est de largeur mé- diocre, et les bords latéraux de la carapace minces et plus ou moins dentelés. Les antennes externes sont petites , mais bien distinctes ( PI. 20, fig. 2 et y). Les pâtes externes sont fortes, comprimées, cour- bées de manière à s'appliquer contre la région buc- cale , et armées en dessus d'une crête plus ou moins élevée (PI. 20, fig. 1 et 3). Enfin, les ouvertures par lesquelles l'eau arrive dans les cavités respiratoires, sont disposées de la manière ordinaire au devant de ]a base des pâtes antérieures, et le nombre des brancbies est normal.

Nous rangeons dans ce groupe les genres Caîappe, Platymère, Mursie , Orilhyie, Matute et Hépate , dont les principaux traits caractéristiques sont résu- més dans le tableau suivant.

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102 HISTOIRE NATURELLE

Genre CALAPPE.

Les Calappes sont des Crustacés faciles à reconnaître du premier coup d'œil par leur c irapace (PI. 20, fîg. 1 ) fortement bombée en dessus, arrondie en avant et très- large en arrière el e se prolor e de chaque côté, de fa- çon à former, au-dessus des pâtes des quatre dernières paires, une voûte mince et inc'.ée, sous laquelle ers or- ganes peuvent se cacher complètement. Le front est étroit et triangulaire; les orbites petits et presque circulaires; les yeux gros et courts. Les antennes internes sont de grandeur médiocre et se reploient presque verticalement sons le front. L'article basiiaire des antennes externes est très-large et logé dans une échancrùre de l'angle interne de l'orbite; il n'atteint pas jusqu'au front et porte l'article sui- vant à la partie interne de son bord antérieur ; enfin la tige mobile de ces appendices est courte et grêle. Il n'y a point d'é- pistome distinct; le cadre buccal se termine antérieurement par une espèce de canal longitudinal qui arrive jusqu'au bord des fossettes antennaires, et qui est divisé en deux gouttières distinctes par une lame longitudinale très-saillante, déten- dant dep-.âs ces fossettes jusqu'à la lèvre supérieure; les pâtes - mâchoires externes n'occupent pas cette portion terminale de l'espace bucal , mais elle est recouverte et ti an-formée en deux canaux par un prolongement de l'ap- pendice latéral des pates-màchoires antérieures qui est la- mclleux et s'avance jusqu'au bord des fossettes antennaires; les canaux ainsi formés servent à conduire au dehors l'eau venant des branchies. Les pates - mâchoires extérieures ressembla nt.beauconp à celhs des Périmèles; leur branche externe a la forme ordinaire et leur troisième article , pres- que auvsi large en avant qu'en arrière, e>téchanrré à l'ex- trémité de son bord interne pour donner insertion à l'article suivant qui est grand et à découvert. Le plastron sternal est très-étroit et formé de deux plans inclinés réunis sur la

DES CRU ST A CES. Iû3

ligne médiane, de façon à constituer une large gouttière lon- gitudinale très -profonde; la selle turcique postérieure est très-grande et la voûte des flancs presque verticale. Les pâtes de la première paire sont très-grandes, mais dispo- sées de manière à s'appliquer exactement contre la hanche, et à se cacher presque entièrement sous la partie antérieure du corps ; la main est toujours i\ ès-comprimée et surmontée en dessus d'une crête très -élevée ; enfin les pinces sont mé- diocres, maculées en dedans et très-inclinées en bas. Les pattes suivantes sont erêles et de longueur médiocre; elles ne dépassent que de peu les proiongemens clypéiformes de la carapace, et se terminent par un article stvliforme et cannelé. Enfin, on compte sept articles distincts à l'abdomen de la femelle , et seulement cinq chez le mâle , les trois que précèdent le pénultième étant soudés entre eux.

§ A. Espèces ayant le bord postérieur de la cara- pace presque droit et armé de dents, a. Point de dent médiane sur le bord postérieur de la carapace.

i. Calappe granuleux. C. granulata (i).

Carapace très bombée , presque aussi longue que large , très- bosselée en avant, granuleuse en arrière, et présentant deux sillons longitudinaux sur les côtes des régions cordiale , géni- tale , etc. ; front très-étroit et profondément échancré au milieu ; proiongemens clypéiformes des régions branchiales ne

(i) Cancre migrane , Rondelet, Poissons , 2«. part. p. 4o3. Can- cer granrlatus , Lin. Syst. nat.— Herbst , t. I , p 200, PI. 12, fig. 7:3 et 76. Calàppa gratiulata , Fabricius , Supplëm. p. 346.

Bosc , op. cit. t. I , p. 184. -- Latreille , Hist. nat. des Crust. et des Insectes, t. V, p. 892, PL 43, fig.i et 1 (copiée d'après Herbst), et Règne anim. 2e. édii. t. IV, p. 66 Desmarest, op. cit. p. 109.

Blainviile, Faune française , Crust. PI. 3.

104 HISTOIRE NATURELLE

dépassant pas notablement le bcrd latéral du reste de la carapace , et armés de six à sept grandes dents triangulaires, et pointues ; bras armés près de leur bord antérieur d'une crête verticale fortement dentelée.

Longueur, 2 à 3 pouces ; couleur, jaunâtre uniforme.

Habite la Méditerranée. (C. M.)

1. Calappe marbré. C. marmorata (1).

Carapace plus large et moins bombée que dans l'espèce précédente , entièrement couverte de petites granulations ; front plus large , mais écbancré comme dans l'espèce précé- dente ; prolongemens clypéiformes grands , dépassant de beaucoup le reste du bord latéral de la carapace , et armés de cinq dents très -larges, mais obtuses. Crête verti- cale des bras fortement dentée, comme dans l'espèce pré- cédente.

Longueur, 3 pouces ; couleur jaunâtre , marbrée de rouge.

Habite les Antilles. (C. M.)

3. Calappe lophos. C lophos {1).

Carapace presque entièrement lisse en dessus ; front à peu près comme dans l'espèce précédente ; prolongemens clypéi- formes encore plus saillans latéralement , et armés de

(1) Guaia apara, Marcgrave , p. 182? C. chelis crassissimis , Ca- tesby, op. cit. t. II, tab. 36, fig. 2. Cangrejo gallo Parra, op. cit. PI. 47, %• 2 et 3. C. marmoratus, Fabr. Ent. Syst. t. II, p. 45o. C.flammeus , Herb. t. II , p. 161, tab. 4o, fig. 2. Calappa mar- morata , Fabr. Suppl. p. 346. Calappa Jlammea , Bosc, op. cit. t. I , p. i85. Calappa marmorata, Latreille , Hist nat. des Crust. t. V, p. 3q3, et Encyc. Méthod. PI. 270, fig. 1 ( copiée d après Catesby ). Desrnarest , op. cit. p. 109.

(2) Cancer lophos , Herbst, t. ï. p. 201, PI. i3, fig. 77. Calappa lophos, Fabricins, Suppl. p. 3<6. Bo<c , op. cit. p. 184. Latr. Hist. des Crust. etc. t. V, p. 3y4-

DES CRUSTACÉS. Io5

sept à huit dents très-pointues ; la crête verticale du bras tr es-for le , mais à peine dentée.

Longueur, 2 pouces ~; couleur, jaunâtre.

Habite la mer de l'Inde. (G. M. )

Calappe coq. C. gallus (1).

Carapace beaucoup moins large que dans les espèces précé- dentes, très -élevée , et couverte de gros tubercules inégaux ; front entier et triangulaire ; dents du bord postérieur de la carapace à peine saillantes, prolongemens clypéiformes très- grands.

Longueur, 2 pouces.

Habite les côtes de l'île de France , etc. (CM.)

aa. Une dent médiane sur le bord postérieur' de la ca- rapace.

5. Calappe a crête. C. cristata (2). Planche 20 , fîg. 1 .

Carapace médiocrement large et garnie en dessus de gros tubercules , dont les principaux forment cinq rangées longitu- dinales ; front bidenté ; bords latéro-anténeurs de la carapace finement dentés ; trois grosses dents pointues et dirigées en dehors sur la partie postérieure du bord latéral , et trois autres dirigées en arrière de chaque côté de la dent médiane du bord post .rieur.

Longueur de la carapace, environ 2 pouces.

Habite les mers d'Asie. (C. M.)

(1) Cancer gallus, Hcrb. t. III , p. 46, PI. 58, fig. I.

(2) Fabricius , Suppî. p. 346. Cancer inconspectus , Herb. t. II, p. 16?., PI. /|Q, iig. 3. Calappainconspecta , Bosc , op. Cit. t. I, p. 18.Ï. Calappa cristata , Latreille , Hist, des Crust. etc. t. V,

p. 394-

. 1 06 H I S T O IB E N A T L'RELLE

§ Espèces ayant le bord postérieur de la carapace arquée et dépourvue de dents.

6. Calappe tuberculeux. C. tuberculata (i).

Carapace bosselée et granuleuse en dessus ; une douzaine de dents triangulaires et bien distinctes sur son bord latéro-an- térieur , et quatre dents larges plates , et pointues sur la portion antérieure du bord des prolongent ens clypéi- f ormes , qui sont très grands; face externe des mains tuber- culeuses, mais sans épines.

Longueur, 2 pouces; couleur, blanchâtre. Habite l'Archipel Indien (C. M. )

7. Calappe très- épineux. C. spinosissima.

Carapace semblable à celle de l'espèce précédente , mais ar- mée sur les bords d'une série de dents spiniformes très -poin- tues et relevées , dont les six ou sept dernières sont les plus longues, et occupent le bord des prolongemens clypéiformes. Trois épines semblables et très-aiguës sur la face externe des mains.

Longueur , i5 lignes ; couleur , blanchâtre.

Patrie inconnue (C. M. )

8. Calappe voûté. C. fornicata (2). Carapace presque entièrement lisse , très-large, et simple-

(1) Fabricius , Suppl. p. 345. Herbst , PI. i3, %. 78.— Bosc, op. cit. t. I, p. i83. Lutreille , Hist. des Grust. etc. t. V, p. 3q3.

Desmarest , op. cit. p. 109, PI. 10, fig. 1. Guériri , icoriogr. Crust. PI. 12, fig. 2.

(2) Ruraph. Mus. t. II, fig. 2-3. Seba, t. III, PL 20, lig. 78.

Cancer caluppa , Lin. Mus. Lud. Ulr. p. 449> et Syst. nàt.

LES CRUSTACES. IO7

ment festonnée sur les bords latéro-antérieurs, prolongemens cJypéiformes excessivement grands, et terminés par un bord en- tier et régulièrement arqué.

Longueur , 3 pouces ; couleur, jaunâtre.

Habite la mer des Indes (C. M).

Fabricius donne le nom de Calappa angustata à une autre espèce qu'il croit différente des précédentes , et qui habite les mers d'Amérique ; nous n'avons pas eu l'occasion de l'ob- server.

Genee PLATYMÈRE. Platy niera.

Nous avons établi cette nouvelle division générique pour un Crustacé très-remarquable qui lie entre eux ies Calappes et les Mursies , dune part, et se rapproche aussi par d'au- tres caractères de la tribu des Cancériens.

La carapace est très-large , et assez régulièrement ellipti- que , seulement , de chaque côté , elle se prolonge en une forte dent spiniforme ; ses bords latéro-postérieurs ne se prolongent pas au-dessus des pâtes comme chez les Calappes. Le front est triangulaire et disposé de même que dans les genres précédens. Les orbites sont ovalaires, profonds, et de grandeur médiocre ; on remarque une fissure au milieu de leur bord inférieur. Les antennes internes et externes sont dis- posées à peu près comme chez les Mursies. Le cadre buccal est beaucoup plus large antérieurement que dans les autres genres de cette tribu , et la petite portion de l'espace préla- bial qui dépasse les pates-mâchoires externes n'est pas di- visée par une cloison médiane, et n'est qu'imparfaitement

Herbst, t. I , p. 196, PI. 12, fig. y3 et 7^. Calappa , Jornicata ,

Fabr. Suppl. p. 3^5. Bosc , op cit. t. ï , p. i83. ( La fig. 3, PI. 3, que fauteur désigne sous ce nom , appartient a une autre espèce , probablement le G. granuleux.)— Latreille, Hist. nat. des Crust etc.

t. v,P. 394.

I 08 II I S T 0 I R E N A T Lv II ELLE

recouverte par les prolongemens lameîleux des pâtes -mâ- choires internes. Les pates-mâchoires externes sont très- larges antérieurement ; leur troisième article , de la longueur du second , se termine par un bord antérieur assez large , et présente , au-dessous de son angle antérieur et interne , une grande et profonde échancrure , dans laquelle s'insère le quatrième article ; ce dernier est à découvert et très-grand , mais n'arrive pas au niveau de l'extrémité antérieure du troisième article; enfin l'appendice basilaire de ces organes , qui sert de valve pour boucher les ouvertures afférentes des cavités branchiales , est lameîleux, très -grand et semi lunaire. Le plastron sternal est ovalaire. Les pâtes de la première paire ont à peu près la même forme et la même disposition que chez les Calappes , mais les mains sont plus longues et moins élevées. Les pâtes suivantes sont très- longues et très-comprimées ; leur troisième article ou cuisse est remarquablement large et presque lameîleux ; les tarses longs et styliformes ; les pâtes de la troisième paire sont un peu plus longues que les secondes et les quatrièmes ; enfin les cinquièmes sont beaucoup plus courtes que toutes les autres. L'abdomen du mâle se compose de cinq articles dis- tincts , dont le troisième présente en arrière une crête trans- versale très-forte. Nous ne savons rien sur les mœurs de ces Crustacés.

PlatymÈre de Ga.i;dicha.ld. P. Gaudichaudii.

Carapace légèrement convexe , inégale , finement granulée ; front petit et tridenté ; bords latéro-antérieurs de la carapace garnis d'une quinzaine de petites dents obtuses qui les font pa- raître comme festonnées ; dents latérales très-fortes ; mains sur- montées dune grande crête dentelée , et garnies sur leur face ex- terne d'une rangée de tubercules , et plus bas d'une forte crête 1 ongitudinale ; quelques pointes sur le carpe. Bords supérieurs des pâtes suivantes granuleux ; sternum du mâle armé de chaque

m: S C HUSTACÉS. IOg

coté d'une grosse dent, [très de la base des pâtes antérieures. Longueur, o pouces ; couleur rougeâtre. Habite les côtes du Chili. (C. M. )

Genre MURSIE. •- Mursia (i).

Les Mursies ont la plus grande analogie avec les Calappes, mais s'en distinguent facilement par la l'orme de leur cara- pace, qui est presque circulaire , et ne se prolonge pas en manière de bouclier au-dessus des pâtes ambulatoires ; sa face supérieure est bombée et inégale , et vers le milieu du bord latéral se trouve une longue dent spiniforme. hejront est triangulaire , et les orbites presque circulaires à peu près comme chez les Calappes ; la disposition des antennes est aussi à peu près Ja même, ainsi que celle du cadre buccal (PL 20, fig. 7). Le troisième article des pates-mâchoires externes est aussi long que le second, et a la forme d'un carré long, dont l'angle antérieur est cependant très -oblique et donne inser- tion à l'article suivant vers son tiers externe. Le plastron stemal est étroit et alongé, mais plus ovaiaire que chez les Calappes. Les pâtes antérieures ont aussi à peu près la même forme que chez ces derniers , et les mains, garnies en dessus d'une crête élevée, s'appliquent aussi contre la bou- che , de façon à se cacher sous la partie antérieure du corps. Les pâtes suivantes sont longues et de force médiocre ; le tarse qui les termine est styliforme , cannelé et très-long. Enfin l'abdomen du mâle ne présente que^cinq segraens mo- biles ( fig. 8).

Mlrsie a crête. M. Cristiata (2).

Carapace inégale et garnie en dessus de plusieurs tubercules

(1) Leacîi; Desmarest , op. cit. p. 108. Latreille , Reg. anim. 2e. éd. t. IV, p. 39.

(2) Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 108, PI. 9, fig. 3. Latreille , Reg. anim. 2e. éd. t. IV, p. 39. Edw. Règne anim. de Cuvier, 3e. édit. Crust. PI. i3, fig. 1 et 1 a.

I I O HISTOIRE NATUREL L E

saillans, dont les principaux forment une rangée transversale semi-circulaire, et trois rangées longitudinales, dont une médiane, et les deux autres placées sur les régions brachiales. Front armé de cinq petites dents ; une dizaine de petites dents sur le bord latéral de la carapace . et suivies d'une dent très-forte et très- aiguë qui se dirige en dehors. Une ou deux épines très-fortes à l'extrémité de la face externe du bras , et dix ou douze dents de même forme, mais moins longues, sur la face externe des mains ; bord supérieur de celles-ci très-éle é , mince et découpé en dents de scie ; leur bord inférieur également dentelé. Pâtes suivantes lisses.

Longueur, environ 2 pouces ; couleur blanchâtre lavé de rouge.

(G. M.)

Au moment de mettre cette feuille sous presse, j'ai reçu de M. Brûlé , aide-naturaliste au Muséum du Jardin du Roi , commu- nication d'un Grustacé nouveau qui habite les îles Ganaries , et qui a beaucoup d'analogie avec les Mursies , mais qui doit cependant former le type d'une division générique particulière. 11 se dis tingue par sa carapace presque circulaire ; par la longueur plus considérable du troisième article des pates-mâchoires externes , et surtout par les tarses , qui , aux pâtes postérieures, sont de forme sublancéolée. M. Brûlé se propose de donner à ce Grustacé le nom de Cryptosoma cnstata , et de le figurer dans l'ouvrage de MM. Webb et Berthelot sur les îles Ganaries.

Genre ORITHYIE. Orithyia fi).

Le genre Orithyie , établi par Fabricius , a été placé par Latreiile entre les Polybies et les Podophthalmes , auxquels en effet il ressemble un peu par la disposition de ses pâtes ; mais , par l'ensemble de son organisation , il se rapproche

(1) Cancer, Herbst. —Orithyia, Fabr. Suppl. Latreille, Encyc. t. VIII , p. 534. Desraarest, op. cit. p. ijo.

DES CRUSTACÉS. III

bien pi us des Oxystomes, et nous semble ne pas devoir en être éloigné. La carapace est l'gèrement convexe, et a la forme d'un ovale dont le grand diamètre serait longitudinal et dont l'extrémité antérieure serait tronquée. Le front est triangu- Jaire et presque horizontal ; le bord fronto- orbitaire est égal à environ la moitié de la plus grande largeur de la carapace. Les pédoncules oculaires sont minces, et égalent presque la longueur du front. Les orbites sont ovalaires et très- incomplets; leur bord supérieur est piofondément échan- cré au milieu ; leur angle interne n'est pas séparé de la fos- sette antennaire, et leur bord inférieur n'est formé que par une grosse dent spiniforme , s.tuée:au-dessous de leur can- thus interne. Les antennes internes sont séparées entre elles par une forte cloison ; leur article basilaire est globuleux et saillant ; enfin leur tige mobile est grande, et ne paraît pas pouvoir se reployer de façon à se cacher complètement dans les fossettes s'insèrent ces organes. Les antennes externes sont petites et placées dans l'angle interne de l'orbite, leur article basilaire est cylindrique , grêle et court. La disposi- tion de la bouche est très-remarquable; le cadre buccal est triangulaire et se prolonge en une double gouttière longitu- dinale bien au delà de l'extrémité des pates-mâchoires ex- ternes , à peu près comme chez les Mursies ; mais ces canaux, au lieu d'être recouverts par un appendice des pates- mâchoires internes , sont transformés en deux tubes par un prolongement de leur cloison médiane, qui se recourbe en dehors et va se souder aux bords latéraux du cadre buccal , il en résulte qu'il existe au devant de la bouche deux trous ronds, dirigés en avant et servant à l'écoulement de l'eau qui vient des branchies (i). Les pates-mâchoires exter- nes ont à peu près la même forme que celle des Mursies , si ce n'est que leur troisième article est beau oup plus grand , triangulaire et donne insertion à l'article suivant

(i) Voyez la Planche 8 de notreAtlas du Rè^ne anim. de Cuvier.

i I 2 HISTOIRE N A ! D B ELLE

par son bord interne , mais sans le recouvrir. Le plastron sternal est circulaire. Les pales antérieures sont courtes ; la main renflée , un peu courbée en dedans et surmontée de quelques dents spiniformes , au lieu de crête ; les pinces sont à peine inclinées. Les pâtes des trois paires suivantes sont aplaties et terminées par un tarse styiiforme et un peu comprimées de dehors en dedans. Les pâtes postérieures sont au contraire tout-à-fait natatoires; leur forme géné- rale est la même que chez les Portuniens , et leur tar^e lan- céolé et très-large. Enfin , l'abdomen du mâle présente sept articles distincts.

Les mœurs de ces Crustacés sont tout-à-fait inconnues ; on n'en possède qu'une espèce qui provient des mers de la Chine.

Orithyie mamelonnée. O. mamillaris (i).

Carapace bosselée et garnie de trois rangées longitudinales d'élévations mamillaires, dont les deux latérales divergentes pos- térieurement ; front armé de cinq dents spiniformes ; une dent au milieu du bord supérieur de l'orbite , et une autre beaucoup plus forte à son angle externe ; deux petites pointes sur la por- tion antérieure du bord latéral de la carapace , et trois très- fortes sur sa portion postérieure. Une petite crête terminée par une dent sur le bord supérieur du bras , et une dent spiniforme très-forte à sa face inférieure ; trois pointes , dont une grande sur le carpe , et trois autres sur le bord supérieur de la main. Une épine à l'extrémité du bord inférieur du deuxième article des pâtes suivantes, et une seconde plus petite à l'extrémité du

(i) Cancer birnaculatus , Herbst , t. I , p. 2^8, PI. 18, fig. IOI.— Orithyia mamillaris, Fabr. Supp!. Ent. Syst. p. 363. Bosc , t. I, p. 222. Latreille , Hist. nat. des Crust. et Ins. t. VI, p. i3o, PI. 5o; Gen. Crust. t. I , p. l\i ; Encyc. t. VIII, p. 537 > PL 3o6, fig. 4; Reg. an. etc. Desmarest, Consid. sur les Crust. p. iZfi, PI. 19, fig. 1. Guéiin, Iconog. du Reg. anira. Crust. PI. 1, fig' 2. Edwards, Règne anim.de Cuvier, Crust. PL 8, fig-. 1.

DES CRUSTACES. Il3

bord supérieur du troisième article des pâtes de; deuxième , troi- sième et quatrième paires. Longueur, 2 ponces. Habite les mers de la Chine. (G. M.)

Genre MATUTE. Matuta (1).

Ce genre, dont l'établissement est à Fabricius , res- semble à certains Portuniens par la forme natatoire des pieds ; mais prend plus naturellement sa place entre les Hépates et les Orithyies dans la famille des Oxystomes.

La carapace des Matutes est circulaire et légèrement convexe ; ses bords latéro-antérieurs sont garnis de grosses dents obtuses ; de chaque côté elle est armée d'une longue et forte dent conique , qui se prolonge au - dessus des pâtes de la seconde paire. Le front est assez large et divisé en trois portions à peu près égales , dont la médiane seule- ment est aussi saillante que l'épistome ; les orbites sont grands, ovalaires , dirigés très- obliquement en avant et en haut ; à la partie extérieure de leur